L’Asec Mimosas est en difficulté financière. Pour sauver la situation et éviter la vente d'une partie des locaux historiques de Sol Béni, les supporters ont décidé de se mobiliser. Ils disposent de six mois pour récolter 100 millions de francs CFA mensuels.
De notre correspondant à Abidjan
122 millions de francs CFA. Telle est la bagatelle que recherche l’Asec Mimosas, récent vainqueur de la Coupe de Côte d'Ivoire, pour éponger ses dettes. Face à cette impasse financière qu’a révélé le rapport financier de l’exercice 2013, Me Roger Ouégnin, président du Conseil d’administration du club le plus populaire de la Côte d’Ivoire, a envisagé la cession d’actifs mobiliers et immobiliers de Sol Béni (l’antre de l’Asec), tout en garantissant le libre accès des installations à ses différentes formations.
“Le manque de trésorerie plombe les activités du club. Il y a des espaces à Sol Béni qui ne sont pas utilisés. Nous pouvons les céder pour permettre au club de vivre“, a-t-il proposé dimanche lors de l’Assemblée générale ordinaire du club jaune et noir.
Un sursis de six mois
Mais la pilule est difficile à avaler pour les supporters. Ces derniers, connus sous le nom d’Actionnaires, refusent de voir “bradée” de la sorte une partie du patrimoine de leur club qui a produit des joueurs de renommé mondiale à l’instar de Yaya Touré, Gervinho ou encore Salomon Kalou. Après des échanges parfois houleux, les supporters ont donc demandé et obtenu de Me Roger Ouégnin, un sursis de six mois.
Les Actionnaires se sont engagés à rassembler la somme de 600 millions de francs CFA, soit 100 millions par mois, durant cette période. S'ils parviennent à amasser cette somme, l’Asec pourra conserver son hôtel et la bordure lagunaire de Sol Béni.
Un club abandonné
Par le passé, l’Asec Mimosas devait son embellie financière à l’apport de ses supporters. Mais face aux différentes crises qui ont secoué le pays et aux contre-performances enregistrées par l’équipe première, les Actionnaires, dans leur grande majorité, ont abandonné le chemin des terrains et renoncé à leur participation à la vie du club. Pour preuve, les recettes de la billetterie pour l’exercice précédent s’élèvent à “seulement” 580 mille Fcfa.
“L’Asec est un club du peuple et lorsque l’équipe ne sent plus cette ferveur populaire, il est difficile pour les joueurs de se transcender et de produire du bon spectacle“, a expliqué le patron de la formation aux vingt-quatre titres nationaux. Autre conséquence -et non moins importante- de cette de cette démobilisation des supporters : le retrait des sponsors et partenaires de la maison jaune et noir. Pendant ce temps, les charges du club ne font que croître, alors que la subvention versée par la Fédération ivoirienne de football peine à atteindre 50 millions de Fcfa…
