Tunisie-Angola, c’est l’affiche de la finale du Championnat d’Afrique des Nations. Donnés favoris pour les demi-finales, l’Algérie et le Soudan ont, mardi 22 février, perdu toute illusion de goûter aux délices du sacre final. Ils ont craqué aux tirs au but (5-3 et 4-2) contre des Tunisiens et des Angolais accrocheurs.
(de notre correspondant)
Le Soudan a une marque de fabrique. La maladresse. Mardi à Umdurman, contre l’Angola, les Faucons du désert ont encore montré qu’ils savaient tout faire avec un ballon, sauf l’essentiel : marquer. Ils l’ont appris à leurs dépens, face à un Angola subitement transfiguré à l’idée de jouer sa première finale d’une coupe d’Afrique.
Menant au score depuis les arrêts de jeu de la première période grâce à un coup de boule de Saifeldin, les Soudanais, malgré de nombreuses occasions de buts, se feront rejoindre en seconde mi-temps. A la 71e minute, alors qu’il touche son premier ballon, le géant angolais Cabungula, s’élève dans le ciel d’Umburman, pour rabattre de la tête, un coup franc savamment exécuté par Osorio. 1-1. Stupeur dans les gradins, d’où les supporters soudanais pilonnent les Angolais de projectiles, sous le regard de Sepp Blater et de Michel Platini. Dépités, leurs joueurs en font presqu’autant. A la 74e, Baah Eldin, le gardien soudanais, commet un attentat, non sanctionné, sur Mingo Bille. Il sera imité, plus tard, à la 105e minute, lors des prolongations, par son capitaine Hitham, expulsé. Traîné jusqu’aux tirs buts par de courageux angolais, les Soudanais craquent. Leurs attaquants, Mohamed El et Muthadir échouent. 2 tirs au but à 4, le pays organisateur est out.
La panenka de l’élimination
Plus tôt dans la soirée, dans la première demi-finale, les Aigles de Carthage, se sont envolés pour la finale, en remportant le derby maghrébin qui les opposait, aux Fennecs d’Algérie. Au cours de cette rencontre, chaque équipe a eu sa mi-temps. La première fut l’affaire des Tunisiens qui ont manœuvré des Algériens, trop amorphes, au point d’être menés 1-0 à la mi-temps, suite au but de Slama Gasdaoui à la 18e minute.
Tancés par Benchika à la pause, les Algériens reviennent sur le terrain avec des intentions plus fermes. Jusque là effacé, Djalitt cède sa place au magicien Hadj Aïssa qui illumine le jeu algérien. Le n°10 algérien, à la coupe de Roberto Baggio, emmène Metref, Messaoud, Lemouchia et Djabou a haussé leur niveau de jeu. Acculés dans leur camp, les Tunisiens finissent par céder à l’heure de jeu. Parti depuis ses lignes arrière, Metref transperce l’ente-jeu tunisien pour décaler Djabou. D’une frappe terrible des 35 mètres, le Fennec cloue Mathoudi, le rempart tunisien. 1-1.
Malgré une légère domination algérienne ponctuée de quelques occasions de buts de part et d’autre, il n’en fut rien lors des prolongations. Pressentant que le derby maghrébin se tranchera aux tirs buts, Sami Trabelsi, le coach tunisien, abat sa dernière carte. Il fait remplacer Mathoudi par Jeridi, réputé pour l’arrêt des penalty. Poker gagnant. Alors qu’il avait manqué d’arrêter les tentatives de Feham et de Lemmouchia, Jeridi se fit respecté quand, Metref, tenta de lui faire l’humiliante panenka. Fin du rêve algérien.
Sans être les plus spectaculaires, Angolais et Tunisiens, qui s’étaient déjà neutralisé dans un match plus que nul lors des matchs de groupe, joueront vendredi 25 février la finale. Cette fois-ci, peut-être, ils feront mieux qu’un match insipide, à moins que l’enjeu de la finale ne tue le jeu de deux équipes bien peu chatoyantes.