Le transfert de Khalilou Fadiga de l'AJ Auxerre à l'Inter de Milan est toujours incertain. Le médecin de l'équipe italienne a révélé une anomalie cardiaque chez l'international sénégalais. Depuis, Fadiga se bat pour prouver qu'il peut jouer. L'enjeu est de taille. Si les conclusions du spécialiste italien étaient confirmées, la carrière du Lion de la Téranga dans le Calcio serait fortement compromise.
Jouera, jouera pas. Voilà qui résume l'intrigue du feuilleton Khalilou Fadiga. Le transfert du Sénégalais de l'AJ Auxerre à l'Inter de Milan a été remis en question après des tests pratiqués par le cardiologue de l'équipe italienne. Bruno Caru avait déclaré le joueur « inapte à la pratique du football de haut niveau en raison d'une arythmie cardiaque ». Caru a qualifié cette irrégularité des battements du coeur de « réversible », mais nécessitant un traitement qui retarderait le transfert du joueur des Lions de la Téranga d'au moins un an.
Absence de consensus
Caru a peut être surestimé son diagnostic. Sollicité par l'Inter, un autre cardiologue a par la suite annoncé que le Sénégalais de 28 ans souffrait d'un problème qui touche aussi bien « les athlètes que les gens normaux ». Il a ajouté que «rien n'empêche Fadiga de jouer au football ». Pas suffisant pour rassurer le club lombard. Même les dernières consultations de Khalilou auprès de spécialistes européens ne dissipent pas tous les doutes.
Un dernier rebondissement pourrait toutefois jouer en la faveur du milieu offensif. Selon des sources italiennes, son anomalie cardiaque proviendrait d'un virus qui peut être traité en quatre mois. Mais pour « Khali » la question n'est pas de savoir de quelle déficience il souffre. Selon la BBC, il se considère apte à la compétition, se référant aux tests médicaux d'un spécialiste espagnol qui n'a observé aucune anomalie.
Frilosité italienne?
Guy Roux, l'ex-entraîneur de Fadiga à Auxerre, a été très surpris d'apprendre les problèmes cardiaques du footballeur. Les résultats médicaux du joueur sénégalais ont toujours donné entière satisfaction en France. D'ailleurs, le seul problème pour le transfert concernait le genou et non le coeur. Les médecins de l'Inter seraient-ils encore plus vigilants ? Possible. En 1996, c'est même Caru qui avait décelé une anomalie cardiaque grave chez Kanu. Le Nigérian avait dû être opéré avant de pouvoir rejouer. Cette intervention lui a sans doute sauvé la vie.
Le décès tragique de Marc-Vivien Foé sur le terrain lors de la demi-finale de la Coupe des Confédérations (Colombie-Cameroun) le 26 juin dernier, a dû raviver les suspicions quant à la santé des joueurs. En effet, l'autopsie du Camerounais a révélé qu'il souffrait d'une hypertrophie cardiaque congénitale. Vigilance ou exagération des consultants italiens, difficile de savoir. En 1997, le transfert de Taribo West d'Auxerre vers l'Inter avait déjà créé l'émoi. « Le directeur sportif de l'Inter m'avait appelé catastrophé pour me dire que le nombre de ses plaquettes sanguines était très insuffisant », a raconté Guy Roux à l'Agence France Presse. Après de nouveaux contrôles, il s'est avéré que les résultats du Nigérian étaient normaux. Pire. « Tous les docteurs m'ont dit que si West avait eu le nombre de plaquettes que nous avait communiqué l'Inter, il serait mort depuis deux mois ».
Les spéculations sur l'état de santé de Fadiga vont bon train. Mais le contrat de trois ans signé début juillet ne serait pas remis en cause. Pour l'instant, l'international sénégalais se repose pour se remettre du virus incriminé. D'ici un mois, il devrait y avoir du nouveau dans l'affaire Fadiga. S'il était déclaré inapte par l'Inter, il risquerait de trouver porte close chez les autres clubs italiens. Difficile de croire que le Lion se couchera sans sortir ses griffes.