Après le stage de Marcoussis, Vahid Halilhodzic sait à ce qui l'attend maintenant qu'il est sélectionneur de l'Algérie. Si l'ancien coach de la Côte d'Ivoire a pu voir l'ampleur de la tâche, il se sent prêt à prendre le défi à bras-le-corps. Entre les lacunes tactiques, le manque de forme et les transferts exotiques, Halilhodzic fait, sans ambages, le bilan.
En s'installant sur le banc de la sélection algérienne, Vahid
Halilhodzic n'a rien perdu de sa verve. Ni de sa franchise. Le
technicien franco-bosnien l'a une nouvelle fois prouvé lors d'une
conférence de presse en forme de bilan du stage qui a rassemblé les
Fennecs en France au milieu de mois d'août.
Un chose est sûr: l'ancien entraîneur du PSG a du pain sur la planche. Et il le sait. “Durant le stage, on a beaucoup parlé tactique avec les joueurs. J'ai noté sur un carnet sur deux pages entières les faiblesses défensives et offensives de l'équipe. C'est l'équivalent de 4 ans de travail en équipe nationale et deux ans en club pour tout arranger, a lâché Halilhodzic. Il y a un vrai problème de discipline tactique, les joueurs gardent trop la balle. Contre le Maroc, l'équipe a fait moins de 200 passes, Barcelone en fait 700 à chaque match. Durant le dernier stage, j'ai senti déjà des améliorations, et il va falloir encore travailler avant la Tanzanie. Je veux gagner là-bas. En cinq ans, l'équipe a gagné un seul match à l'extérieur, ce n’est pas normal. Quand j'ai vu le match contre la Centrafrique, j'étais malade pendant une semaine.”
“Meghni ne sera pas prêt avant six mois”
Ses prédécesseurs en ont pris pour leur grade, ces joueurs aussi. “Je ne peux pas interdire à un joueur de signer dans les pays du Golfe, déplore-t-il, un brin fataliste. Cela reste un meilleur championnat que le championnat algérien. Là-bas, quand on achète un joueur, on attend de lui des résultats. Il va y avoir Gianni Biscotti qui pourra les superviser à chaque match.” Mais, à 59 ans, l'entraîneur de la Khadra ne se fait plus guère d'illusions. “Meghni ne sera pas prêt avant six mois. Il ne jouera peut-être pas contre la Tanzanie, mais je l'ai pris pour l'encourager et l'aider à revenir à sa meilleure forme.”
Quant à la non-sélection de Ryad Boudebouz, le Sochalien paie sans surprise son entorse au règlement commun. “Il y a un règlement qui s'applique à tout le monde. Certains joueurs blessés sont quand même venus. C'est normal que je ne prenne pas Boudebouz pour ce match“, a précisé Coach Vahid, avant d’évoquer la pénurie de milieux défensifs (Lemmouchia suspendu, Guedioura blessé, Yebda sans club). “Pour Metref et Tedjar, ce sont deux joueurs que je ne connais pas encore mais qu'on m'a conseillé.” Djamel Abdoun et Kamel Ghilas devront eux patienter avant de, peut-être, retrouver le maillot national. “Jamais personne ne m’a demandé de ne pas les prendre. Je n'ai juste pas eu le temps de les superviser“, a ajouté Vahid Halilhodzic, qui ne laisse donc rien au hasard.