Le ballon ne tourne plus rond en Algérie. Promis au professionnalisme, le football ne parvient pas à avancer. La faute, selon les présidents des clubs, à des promesses gouvernementales non tenues. Résultat, la prochaine journée de championnat (Ligue 1 et Ligue 2) pourrait ne pas avoir lieu.
Le vent de la révolution souffle en Algérie. Et le football, reflet de la société s'il en est, suit le mouvement. En effet, les clubs professionnels des Ligues 1 et 2 ont décidé, en effet, de boycotter les compétitions nationales à partir de ce week-end. La 20e journée de la Ligue 1 et la 22e journée de la Ligue 2, programmées pour vendredi et samedi prochains, pourraient donc ne pas avoir lieu.
La décision a été prise unanimement par les présidents des clubs professionnels au terme d’une réunion tenue à l’hôtel Mercure d’Alger. Sous la présidence de Mahfoud Kerbadj, l’Association des présidents des clubs professionnels (APCP) a pris donc l’irrévocable décision de bouder toutes les compétitions locales relevant des championnats professionnels. L’APCP semble cette fois-ci décidée à aller au bout de son action afin de pousser les responsables du pays à mettre en application les décisions prises en 2009 par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour la professionnalisation du football national.
La finale de la Coupe menacée
Ainsi, alors que 2010 devait marquer l'entrée du football algérien dans l'ère pro, les mesures promises par les dirigeants se font toujours attendre. Pêle-mêle, l’octroi pour chaque club professionnel d’un prêt de 10 milliards de centimes à taux bonifié (1%), l’octroi également d’une assiette de terrain pour ériger des centres d’entraînement… Les clubs algériens n'ont rien reçu. Interrogé par nos confrères d'El Watan, le président de l’APCP, Mahfoud Kerbadj, l'affirme : “Nous avons essayé de sensibiliser les responsables sur la nécessité d’appliquer les décisions du président de la République. Nous n’avons rien vu venir et ce sont les clubs qui subissent les méfaits. Cela ne peut pas continuer ainsi, d’où la décision de boycotter les compétitions locales.” Les clubs ne craignent-ils pas d’être relégués en palier inférieur en cas de trois forfaits en championnat ? Imperturbable, Kerbadj lance le défi : “Qu’on fasse rétrograder les 32 clubs professionnels en division inférieure !”
Même son de coche chez Abdelkrim Medouar, le vice-président de l'instance, qui se montre tout aussi déterminé. “Nous ne comprenons pas ces blocages qui nous pénalisent. Nous avons décidé de passer à l’action pour faire bouger les choses. C’est ce qui explique d’ailleurs notre décision de bouder la compétition nationale.” Bilan, la finale de la Coupe d'Algérie entre la JS Kabylie et l'USM El Harrach, prévue le 1e mai, est mise en jeopardy. Lors de la réunion de l’APCP, le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, solidaire, a ouvertement menacé de boycotter la finale si jamais les autorités ne mettent pas un terme à cette situation de blocage nuisible au projet de professionnalisation de la discipline.