Une importante délégation du gouvernement camerounais séjourne actuellement à Zurich, siège de la FIFA, pour tenter de faire lever la suspension qui pèse sur la Fécafoot (Fédération camerounaise de football). Si les émissaires n'obtiennent pas gain de cause, le Coton Sport, seul club camerounais encore engagé en compétition continentale, risque de faire les frais de la décision de la FIFA.
De notre correspondant à Yaoundé
Le gouvernement camerounais a enfin décidé de réagir officiellement à la suspension qui pèse sur la Fécafoot (Fédération camerounaise de football) depuis le 4 juillet dernier. Réné Emmanuel Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, ancien conseiller à la présidence, est à la tête d’une délégation qui séjourne actuellement à Zurich afin de mener des négociations sur la situation de la Fecafoot, au siège de la FIFA.
Selon des sources non officielles, Adoum Garoua, ministre des Sports et de l’Education physique, fait également partie de la délégation, qui doit notamment rencontrer le président de la Fifa, Sepp Blatter. D'après les mêmes sources, la mission de cette délégation consiste à expliquer à l’instance dirigeante du football mondial que le gouvernement camerounais n’est pas intervenu dans les affaires internes de la Fécafoot. Elle espère ainsi obtenir la levée immédiate de la sanction qui empêche le Cameroun d’envisager le futur avec sérénité.
Argumentation fragile
Le plaidoyer de la délégation camerounaise visera à démontrer que ce n'est pas le gouvernement mais John Begheni Ndeh, actuel président par intérim de la Fécafoot, qui a fait appel aux forces de l’ordre afin de sécuriser le siège de l'instance. Une argumentation qui risque ne pas convaincre la Fifa, avant tout occupée à mettre sur pied son comité de normalisation.
La suspension du Cameroun a déjà fait une victime : la sélection de joueurs locaux, engagée dans les éliminatoires du CHAN (Championnat d’Afrique des Nations) 2014. L'annulation de son match face au Gabon équivaut quasiment à une élimination de la compétition, organisée en Afrique du Sud en janvier prochain.
Coton Sport, victime collatérale ?
Désormais, c'est le rêve du Coton Sport Garoua qui se trouve menacé. Qualifié pour la phase de groupes de la Ligue des champions de la CAF, le vice-champion du Cameroun pourrait subir à son tour les conséquences de la suspension de la Fécafoot. L’unique club camerounais encore engagé dans une compétition continentale risque de voir sa rencontre face aux Ivoiriens du Séwé Sport de San-Pédro, fixée au 20 juillet prochain, purement et simplement annulée.
Une annulation du match -et une probable élimination- coûteraient cher au club de Garoua qui a beaucoup misé sur la Ligue des champions. Seule la levée de la suspension de la Fédération camerounaise de football pourrait ramener la sérénité dans les rangs des Vert et Blanc. Pour l'instant, ils bénéficient d'un petit moment de répit : ce mercredi, la CAF a décidé de reporter d'une semaine, au samedi 27 juillet, leur rencontre face aux Ivoiriens.
Conséquences déjà perceptibles
Pour rappel, outre l'annulation du match des Lions amateurs, la suspension provisoire du Cameroun, le 4 juillet dernier a déjà eu des conséquences importantes sur le football camerounais. Deux arbitres ont notamment dû quitter précipitamment la Coupe du monde des moins de 20 ans où ils officiaient.
La levée de la suspension reste conditionnée à la mise sur pied d’un comité de normalisation par la Fifa. Il doit fonctionner à la manière d'une commission électorale, chargée d’organiser des élection crédibles.