Cameroun : Eto’o, une retraite internationale bénéfique ?

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Parti sur un nouveau cycle après la déroute au Mondial 2014, le Cameroun a attaqué les éliminatoires de la CAN 2015 sans Samuel Eto'o. Une retraite de l'emblématique capitaine de l'équipe qui a pour l'heure réussi au Lion Indomptable.


Qu'a-t-il donc bien pu se passer en si peu de temps ? Entre la fin de la Coupe du monde 2014 ponctuée par une élimination sans relief dès la phase de groupes, et des éliminatoires à la CAN 2015 débutés sur des chapeaux de roues, c'est à se demander si ce sont les mêmes joueurs qui défendent les couleurs du Cameroun. Car, si Volker Finke a bel et bien opéré à un sérieux rajeunissement du groupe, avec les incorporations des Cinton N'Jie, Fabrice Ondoa ou encore Franck Bagnack, le sélectionneur des Lions Indomptables s'appuie tout de même sur une ossature issue du groupe parti au Brésil.

A un changement près, et pas des moindres : l'absence de Samuel Eto'o. Lassé de ses relations conflictuelles avec les dirigeants de la Fédération et après près de 14 ans de bons et loyaux services, l'emblématique capitaine a décidé de prendre sa retraite internationale. Un retrait redouté par certains fans de l'ancien de Chelsea, jugeant son absence comme un possible handicap pour un groupe qui doit se reconstruire après la débâcle au Brésil.

Mboma : “D'autres joueurs sont capables de relever le défi

Point de vue loin d'être partagé par Patrick Mboma, qui voit là l'occasion pour une nouvelle génération de pouvoir réellement s'affirmer, maintenant qu'elle est libérée du poids du meilleur buteur de l'histoire de la Coupe d'Afrique des nations. “Après l’annonce du départ à la retraite du meilleur buteur de l’histoire des Lions, d’autres joueurs comme Eric-Maxim Choupo-Moting et Vincent Aboubakar veulent prouver au monde qu’ils sont capables de relever le défi“, a ainsi expliqué l'ancien du PSG à la BBC. “Je pense qu’ils ont beaucoup de potentiel. Pour eux, la retraite d’Eto’o peut être un changement important.

En d'autres termes, les futurs talents de la tanière doivent désormais en profiter pour éclore et prendre en main la destinée des quadruples vainqueurs de la CAN. Force est de constater que pour l'heure, le message semble être passé. Après deux matchs dans les éliminatoires à la CAN 2015, les Lions new look occupent la première place de leur poule avec deux succès acquis devant le RD Congo et la Côte d'Ivoire, le tout avec la manière. Signe qu'un déclic a bien eu lieu.

Reste à savoir si cette nouvelle dynamique va pouvoir être maintenue dans la durée et que des vieux démons ne vont pas resurgir au premier passage à vide. Car, si le retrait de l'attaquant d'Everton a vraisemblablement libérés certains joueurs, il n'explique pas à lui seul la métamorphose des Lions, là où bien des problèmes (primes, egos, grèves, conflits ministère-fédération…) ont longtemps miné le groupe. Comme le disent certains adeptes de la psychiatrie : “Il faut tuer le père, mais on ne doit pas piétiner le cadavre.

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Malick Bamba