Revenu du Brésil après la débâcle du Cameroun au Mondial 2014, Volker Finke est sorti de son silence pour revenir sur le parcours des Lions Indomptables. L'occasion pour le sélectionneur allemand de pointer du doigt de nombreux dysfonctionnements qui ont joué en défaveur de l'équipe.
Volker Finke se savait attendu. Resté au Brésil pour superviser des matchs de la Coupe du monde 2014 alors que le Cameroun était déjà éliminé de la compétition, ce n'est que le 8 juillet dernier que le sélectionneur est revenu sur Yaoundé afin de remettre son rapport aux autorités locales, au sujet de la prestation de l'équipe nationale camerounaise au Brésil.
Si pour l'heure les détails de ce rapport n'ont pas été divulgué, l'entraîneur de 66 ans en a donné un avant-goût lors de son passage sur le plateau de la Crtv, pour laquelle il a servi de consultant pour la finale du Mondial. L'occasion pour le technicien allemand de dresser un bilan des maux qui ont accompagné le séjour des Lions Indomptables.
Responsable, mais pas coupable
“Je suis responsable, mais pas à 100%“, a d'abord commencé l'ancien entraîneur de Cologne, histoire d'assumer les griefs à son encontre, mais aussi de pointer du doigt les “éléments perturbateurs” autour de la sélection, au premier rang desquels l'organisation chaotique. “Il n’y avait aucune organisation. Chaque jour il y avait des problèmes logistiques“, a-t-il déploré. “On n’était pas sûr qu’il y a le budget… Chaque jour, il n’y avait des problèmes et on discutait toujours jusqu’à tard dans la nuit. Ce n’était jamais le foot.”
Volker Finke de souligner ensuite une guerre qui ne dit pas son nom entre les différentes composantes qui régissent la sélection. “Ici à Yaoundé comme au Brésil, il y avait toujours la rivalité Minsep-Fécafoot-le capitaine“, fait-il savoir. Preuve que les rivalités persistent toujours en dépit de l'union sacrée déclarée avant le départ des Lions au Brésil.
Un entourage nocif ?
Le sélectionneur a développé sa critique en pointant du doigt la trop nombreuse délégation qui a accompagné l'équipe. Une forte concentration d'officiels, dont certains n'avaient rien à faire à la Coupe du monde, d'après lui, ce qui a plus pollué l'entourage de son groupe. Prenant en exemple l'Allemagne, couronnée championne du monde, Finke s'est voulu clair : “Vous ne pouvez pas voir des administratifs roder autour de l’équipe d’Allemagne ou dormir dans le même hôtel que les joueurs. Quand les joueurs doivent voyager, ils sont seuls dans leur avion et pas avec les fonctionnaires et autres.”
Mais pour Finke, le principal souci est venu de l'affaire des primes. Car pour lui, après le stage de ses hommes en Autriche, ponctué par un match nul convaincant contre les Allemands (2-2), il a vu “quelque chose de positif faisant penser qu’on avait déjà le niveau de la Coupe du monde“, avant de déplorer : “Après, il y a eu des problèmes de négociation des primes. Il faut vraiment trouver la réponse à la question de savoir ce qui s’est passé après le match en Allemagne.”
Un mystère toujours pas élucidé pour l'heure, alors que la présidence de la République a diligenté l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. En attendant des réponses, le sélectionneur s'est dit déjà tourné vers le mois de septembre et la phase de groupes des éliminatoires de la CAN 2015. “Il faut travailler avec un objectif pour les prochains deux ou trois ans. En ce moment, je ne fais que des propositions. Et après, on verra ce qui va se passer. Il ne faut pas trop expliquer. Il faut travailler“, a-t-il martelé. Reste à savoir si ses dirigeants lui laisseront le temps pour cela.