Le 2e tour des éliminatoires de la CAN 2015 va connaître son épilogue ce 3 août avec les derniers matchs retour, qualificatifs pour la phase de groupes. Des rencontres auxquelles ne pourront prendre part certains joueurs, retenus par leurs clubs, faute de disputer ces matchs à des dates programmées dans le calendrier de la FIFA.
C'est devenu une habitude depuis le début des éliminatoires à la CAN 2015, avec, à chaque annonce de sélection, sa liste de forfaits. Ce 2e tour n'échappe pas à la règle, avec des sélectionneurs contraints de revoir leurs plans faute de pouvoir compter sur les joueurs initialement convoqués. Bénin, Congo, Tanzanie, Mauritanie ou encore Kenya, aucune des 14 équipes en lice pour rallier la phase de groupe n'est épargnée.
La faute au calendrier prévu par la CAF, qui a fait abstraction des dates FIFA. Ces fameuses dates durant lesquelles les clubs sont dans l'obligation de libérer un joueur qui fait l'objet d'une convocation pour un match officiel. Mais, programmés respectivement à cheval entre mai et juin, et le mois de juillet, les 1er et 2e tours des éliminatoires ne figurent pas sur le calendrier prévu par la FIFA. Un casse-tête pour les sélectionneurs qui se retrouvent impuissants face aux clubs aux intérêts divergents.
Les clubs plus fermes face aux sélections africaines ?
Alors que la saison est sur le point de reprendre dans les principaux championnats européens, ces derniers sont réticents à l'idée de voir leurs joueurs écourter leur préparation pour aller disputer un match éliminatoire à des milliers de kilomètres. Surtout que rien ne les oblige à les libérer. Les Tanzaniens en ont fait l'amère expérience lors du tour précédent, avec les absences d'Aly Samata et Thomas Ulimwengu, retenus par le TP Mazembe pour préparer un match de Ligue des champions. Plus récemment lors du 2e tour aller, Emmanuel Imorou, prié de rester à Caen, a fait défaut au Bénin contre le Malawi et manquera également le match retour des Ecureuils.
Un cas de figure que de nombreux techniciens déplorent, à l'image de Claude Le Roy qui laisse entendre que la donne aurait été toute autre s'il s'agissait de sélections européennes. “Tous les dirigeants français devraient avoir envie de donner un coup de main. Une fois de plus, je note que la culture géopolitique laisse à désirer dans mon pays, alors même que le Chef de l’Etat était en Côte-d’Ivoire“, a-t-il fait savoir dans un entretien accordé à France Football. Opposé au Rwanda pour le match retour (victoire 2-0) à l'aller, il devrait encore être privé de Prince Oniangué et Ladislas Douniama, voire de Delvin N'Dinga.
Pas de négociation à partir de la phase de groupes
Confronté au même problème avec la Mauritanie, Patrice Neveu a pris les devants en faisant appel à plus de joueurs que d'ordinaire, histoire de combler les absences à venir. “Nous avons tout tenté mais ce ne sera pas facile“, avoue le sélectionneur des Mourabitounes à Mauritaniefootball. “Je fais appel à de nouveaux joueurs (le meneur de jeu Abdoulaye Sileye Gueye, le défenseur Bocar Coulibaly et le milieu Samba Abdallahi Moussa, ndlr) pour parer toute éventualité.” Battue en Ouganda à l'aller, l'équipe aurait pourtant besoin de tout son contingent de joueurs pour renverser la vapeur face aux Cranes. Utopique.
Au final, certaines absences pourraient donc se payer au prix fort pour des sélections amputées pour certaines de leurs meilleurs éléments. Désireuses de disputer la CAN 2015 au Maroc, certaines vont voir leurs espoirs anéantis au soir du 3 août. Pour celles qui auront la chance de poursuivre l'aventure, la donne sera toute autre lors de la phase de groupes des éliminatoires, avec des matchs en accord avec le calendrier des compétitions de la FIFA. Claude Le Roy se veut d'ailleurs ferme sur ce sujet : “Si on a la chance de franchir ce cap et d’atteindre les matchs de poule, il n’y aura même plus l’esquisse d’une négociation par la suite !” Les clubs sont prévenus.