Prétendante à l’organisation des CAN 2019 et 2021, la Guinée a innové en faisant appel à l’engouement populaire pour soutenir sa candidature. Une page Facebook a même vu le jour spécialement pour l’occasion. Une première !
“Montrer l’engouement populaire en Guinée aux personnes de la CAF“. Pour se distinguer, de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie, du Cameroun et de la Zambie, également candidats à l’organisation des CAN 2019 et 2021, dont les pays-hôtes seront désignés samedi par la CAF, la Guinée mise sur la ferveur de sa population. A cet effet, une page Facebook a été lancée en août afin de promouvoir la candidature du Syli National. Elle sera exposée devant la CAF vendredi lors de la présentation finale du dossier guinéen.
“On a regardé autour de nous. En Afrique, il n’y a jamais eu une page dédiée à une candidature présentant l’état d’avancée du dossier“, explique Léonard Dubreuil, manager général de la société INSYS International en charge de la candidature guinéenne, à Afrik-Foot. Forte de près de 2 000 “likes”, la page “Guinée 2019 – 2021: Le Syli au cœur de l'Afrique. La Guinée veut la CAN” propose aussi des images de simulation des futurs stades, le logo officiel et l’actualité du Syli National.
“On s’est créé un petit réseau de personnes qui partagent. On est à l’échelle du pays, on reste humble. Mais c’est important de montrer aux Guinéens qu’un projet est en cours. Les gens voient que du travail est fait. On a eu très peu de réactions négatives, qui pensent qu’on ne peut pas gagner ou que la Guinée a d’autres priorités“, poursuit Léonard Dubreuil.
“Pas réservée à une élite“
Pour le manager général, il est crucial que la population soit au cœur de l’événement. “C’est pour les Guinéens, la CAN peut représenter une chance énorme et il faut qu’ils la saisissent. On a cherché à les intéresser au projet, leur montrer que la CAN n’est pas réservée à une élite, au gouvernement ou à la Fédération. Le meilleur moyen pour cela, c’était de leur faire découvrir ce que va être la candidature“.
Et ça marche. Des membres de la diaspora vivants à New-York, Pékin, Moscou, ou encore Lyon se sont enthousiasmés devant cette initiative. Déjà en avril, au moment de la visite des inspecteurs de la CAF, la Guinée avait innové en distribuant des milliers de t-shirts et de drapeaux à l’effigie de la candidature. “Les inspecteurs ont apprécié cet engouement populaire, notamment chez les jeunes, le fait que la population porte haut et fort les couleurs de la Guinée 2019-21“.
Sortir de l’Ebola
Malgré la présence du virus Ebola, très actif en Guinée, Léonard Dubreuil reste confiant. “On ose espérer que tout sera rentré dans l’ordre d’ici cinq (CAN 2019) ou sept ans (CAN 2021). Puis, il est important pour les Guinéens de montrer qu’il y a autre chose qu’Ebola. La CAN peut constituer une porte de sortie, un virage très optimiste dans le renouveau du pays.”
Pour l’heure, la Guinée a encore du pain sur la planche, le stade du 28 septembre de Conakry doit être réhabilité, avec une capacité doublée passant à 40 000 places. Dans l’attente de la pose d’une pelouse, le stade de Nongo, l’autre enceinte de la capitale, n’est toujours pas homologué par la FIFA, tandis que trois stades doivent voir le jour à Labé, Kankan et Nzérékoré. “Ils seront novateurs et inscrits sur le long terme“, assure Léonard Dubreuil, soucieux d’en finir avec les stades “éléphants blancs”, laissés à l'abandon une fois la compétition terminée.
Scènes de liesse ?
“Il faut être humble, reconnaître qu’on part de loin. On a des faiblesses, mais les quatre autres concurrents en ont aussi“, assure le manager, satisfait du gouvernement et de la Fédération, “qui ont mis les moyens pour montrer qu’ils prennent le dossier à bras le corps.” Puis la Guinée possède un dernière atout dans sa manche : “le pays n’a jamais organisé la CAN.”
Léonard Dubreuil se prend à rêver. Et si l’enthousiasme généré par la candidature, notamment visible sur la page Facebook, faisait son effet ? “Si le nom de la Guinée sort de l’enveloppe samedi sur le coup de 18H, peut-être qu’instinctivement, les Guinéens sortiront dans la rue pour fêter ça !“