L’échange décisif dans le choix d’Hakimi pour le Maroc

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Selon les indiscrétions d’Hervé Penot, journaliste spécialiste du football africain à L’Équipe, Achraf Hakimi, adolescent, ne donnait plus suite aux avances du Maroc… jusqu’à un rendez-vous ultime qui a basculé son choix pour les Lions de l’Atlas.

Né à Madrid de parents marocains, Achraf Hakimi (26 ans, PSG) avait la possibilité de choisir entre le Maroc et l’Espagne concernant sa carrière à l’international. Désormais capitaine courage des Lions de l’Atlas (83 capes, 10 buts), le latéral droit supersonique a opté pour la sélection du pays de ses origines. Convoqué pour la première fois en août 2016, il a été lancé par Hervé Renard le 11 octobre suivant pour la victoire 4-0 face au Canada.

Mais ce n’était pas gagné d’avance pour le Maroc. Alors qu’il évoluait encore avec les jeunes du Real Madrid, le prometteur adolescent de l’époque ne répondait plus à Rabie Takassa, le scout engagé par la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Car un peu plus tôt, il avait été contacté par l’Espagne

Nasser Larguet avait alors pris le taureau par les cornes. L’ex-directeur technique national (DTN) à la FRMF, avait en effet convié un rendez-vous avec Hakimi, son papa, et les deux agents espagnols du droitier également capable d’adresser des centres millimétrés avec le pied gauche. 

« Je te donne une demi-heure… »

Selon Hervé Penot, qui dévoile les coulisses dans un podcast de L’Équipe avec son confrère Nabil Djellit, le lauréat du Prix Marc-Vivien Foé 2025 avait « un peu peur »« Amoureux absolu » de l’équipe du Maroc, dixit le journaliste, l’ambitieux garçon redoutait que son choix ne bloque sa progression au Real Madrid. Larguet, au moment de s’extirper momentanément pour un autre rendez-vous dans le même hôtel madrilène, lui dit :

« Je te donne une demi-heure, je vais à mon rendez-vous, je reviens, et tu me donnes ta décision. Sache une chose, c’est que si tu joues pour l’Espagne, on sera toujours ton premier supporter car pour nous tu restes un Marocain – il ne faut jamais l’oublier. Et si tu choisis pour le Maroc, évidemment on est le plus heureux des hommes. »

« Là où tu pourras jouer, c’est au Maroc »

Une demi-heure plus tard, Hakimi annonçait sa réponse positive à son compatriote. Mais, peu après, celui qui jouera sa première finale de Ligue des champions samedi prochain contre son ancien club de l’Inter Milan, était « complètement remué » après avoir passé un test avec l’Espagne. 

« Il ne savait plus quoi choisir », a expliqué Penot. Là encore, Larguet avait trouvé les mots justes. Et pour de bon cette fois. « Là où tu pourras jouer, c’est au Maroc », avait émis avec objectivité le désormais pensionnaire de la fédération saoudienne (SAFF), en référence à la concurrence moins féroce chez les Rouge et Vert qu’en Espagne avec les Dani Carvajal ou Nacho.

L’échange décisif dans le choix d’Hakimi pour le Maroc

Prudence Ahanogbe

Couteau suisse de la rédaction footballistique, je perce mon trou grâce au dépassement de soi. Sur mon versant gauche, un don indescriptible pour l’écriture, un peu comme Messi, et sur le versant droit, beaucoup de travail, à la Cristiano Ronaldo.