Les Aigles resserrent leurs serres. Né de parents maliens mais ayant grandi en Côte d'Ivoire, Malick Yalcouyé (18 ans) avait été annoncé parmi les espoirs ivoiriens. Mais c'était sans compter sur la détermination du Mali…
Moins de 15 matchs ont suffi ! Né en novembre 2005, ce milieu polyvalent n’est resté que six mois à l’IFK Göteborg (Suède), qu’il avait rejoint en février 2024 en provenance de l'ASEC Mimosas. Réputé pour l’efficacité de son recrutement très “data-driven“, Brighton a mis le grappin sur le joueur en juillet dernier.
Prêté dans la foulée au Sturm Graz, il y est déjà titulaire indiscutable. Avec deux buts et deux passes décisives en championnat, il s’illustre également en Ligue des Champions. Malgré le parcours difficile des Autrichiens (5 défaites en 6 matchs), il a notamment décroché un statut d’homme du match contre Dortmund en novembre dernier. Son volume de jeu, sa conservation de balle et son explosivité balle au pied laissent entrevoir un avenir prometteur.
La Côte d'Ivoire attaque…
Né à Bandiagara, dans la région de Mopti (Mali), le jeune joueur a grandi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, où il a commencé à pratiquer le football. Après des débuts à l'Étoile de Sahel d'Abobo, il est repéré par l'ASEC Mimosas, où il est formé. Son attachement à son pays d'adoption s’est confirmé lorsqu’il a choisi de représenter les U23 ivoiriens au détriment des Aigles.
“Malick Yalcouyé a décliné l'appel de la sélection malienne et participera au prochain regroupement des jeunes de Côte d’Ivoire“, affirmait ainsi Idriss Diallo, président de la Fédération Ivoirienne, en septembre dernier. Convoqué par les A maliens pour affronter le Mozambique et l'Eswatini, il faisait effectivement partie des huit joueurs annoncés forfaits pour cette journée d'éliminatoires.
… le Mali contre-attaque !
Mais, mercredi, une photo a relancé les débats. Le compte “Les Aigles du Mali” (non lié à la Fédération) a publié sur X une image de Yalcouyé aux côtés du sélectionneur des Aigles, Tom Saintfiet, et d'Amady Camara, autre espoir malien évoluant au Sturm Graz, à l'occasion de leur déplacement à Lille en Ligue des champions.
Apparemment, le Mali ne semble pas prêt à abandonner. Ce qui est compréhensible au vu du potentiel de Yalcouyé et de son ascendance malienne. Cependant, une simple rencontre avec le sélectionneur est trop prématurée pour présager d’un revirement concret sur son avenir international, d’autant que la Côte d’Ivoire semblait avoir remporté cette bataille.
Les Ivoiro-Maliens : un sujet récurrent
Yalcouyé n’est pas un cas isolé dans la compétition que se livrent les deux pays pour s’attacher les jeunes talents.
La Côte d'Ivoire compterait environ trois millions de ressortissants maliens (chiffres de l’OMS en 2021), ce qui en fait l'une des plus importantes populations expatriées dans le pays. Parmi eux, de nombreux jeunes ont grandi, et parfois sont nés, sur le sol ivoirien, ce qui peut entraîner des hésitations sur la sélection à représenter. On peut citer les cas d'El-Bilal Touré, Nene Dorgeles ou encore Moussa Doumbia, tous nés en Côte d'Ivoire mais ayant choisi de jouer pour le Mali.
À l’inverse, certains joueurs d'ascendance ivoirienne, mais formés au Mali, ont opté pour les Aigles, comme Yves Bissouma ou Rominigue Kouamé. Une hémorragie que la Côte d'Ivoire semble bien décidée à stopper… en commençant peut-être par Yalcouyé.
