Coupe du monde 1970 : Maroc, un point c’est tout

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Afrik-Foot.com vous raconte l’histoire des équipes africaines en Coupe du monde de football. Pour sa deuxième participation, l'Afrique a envoyé le Maroc, qui a su décrocher le premier billet du continent pour le Mondial mexicain. Loin derrière les exploits de l'Allemand Gerd Müller (10 buts) ou les arabesques des Brésiliens Pelé, Tostao, Jairzinho ou Rivelino, le Maroc décroche le premier point du continent.


Lorsque les Marocains posent le pied au Mexique pour le Mondial 1970, cela fait trente-six qu’aucune équipe africaine n’a joué de Coupe du monde. Depuis l’élimination rapide de Égypte en 1934, soit six compétitions sans le moindre représentant africain. Certains pays ont beau être indépendants depuis une dizaine d’années, leurs fédérations ont beau être affiliées à la FIFA, l’Afrique doit passer par les barrages, véritables parcours du combattant, pour avoir le droit de représenter le continent à la fête du football mondial.

En 1958, le Soudan a préféré déclarer forfait par solidarité des pays arabes que d’aller battre Israël. En 1962, le Maroc a trébuché sur la dernière marche, battu par l’Espagne (0-1, 2-3). En 1966, la CAF boycotte l’épreuve afin de protester contre la suffisance de la FIFA : une seule place pour l’Angleterre à répartir entre l’Afrique, l’Asie et l’Océanie… soit une seule place pour une tiers des équipes engagées dans les éliminatoires.

Pour avoir le droit d’aller au Maroc, les Lions de l’Atlas ont dû prendre le meilleur du Sénégal, de la Tunisie, du Nigeria et du Soudan. Emmenés par le Yougoslave Blagoja Vidini? ont fort à faire avec un groupe composé de la RFA, finaliste de l’édition précédente, du Pérou, premier de sa zone, et de la Bulgarie, quart de finaliste du dernier Euro. Bref que du lourd pour des Marocains qui ne se sont jamais encore qualifiés pour la Coupe d’Afrique.

Le premier point face à la Bulgarie

A chaque rencontre, c’est la même chose : les coéquipiers de Driss Bamous, le capitaine, tiennent bon pendant une heure avant de craquer. Face à l’Allemagne et ses huit finalistes de l’édition 1966, Houmane Jarir ouvre la marque au bout de 20 minutes à peine. Alors que les Marocains semblent tenir le bon bout, Uwe Seeler (56e) et Gerd Müller (78e) surgissent pour remettre les pendules à l’heure. Trois jours plus tard, face au Pérou, rebelotte. Les Africains tiennent une heure avant de craquer sous les coups de butoir de Téofilo Cubillas (65e, 75e), Roberto Challe (67e). Trois buts en dix minutes, la messe est dite : les Marocains peuvent plier bagages. Mais il reste un match, face à la Bulgarie, et c’est tout l’honneur d’une nation qui est en jeu. Une fois n’est pas coutume, les Lions de l’Atlas ne prennent pas le bon match par le bon bout. C’est Zhechev qui ouvre la marque juste avant la mi-temps. Mais Mahjoub Gazouani égalise à la 61e. C’est le premier point d’une équipe africaine en Coupe du monde.

“Ce Mondial a servi de rampe de lancement à tout le football marocain”, dira plus tard Driss Bamous, capitaine de la sélection au Mexique et futur président de la Fédération royale marocaine de football. Malgré les dix buts du Bomber allemand, Gerd Müller, c’est le fantastique Brésil de Pelé, Gérson, Jairzinho, Rivelino et Tostão qui s’impose en finale devant à l’Italie de Zoff, Rivera, Riva et Mazzola (4-1).

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Nicholas Mc Anally