Propulsés au rang de stars, les joueurs de football défrayent de plus en plus la chronique dans la rubrique “faits divers”. Entre virées nocturnes entre deux matchs, bagarres à la sortie des boîtes de nuit ou encore affaires extra-conjugales étalées en Une, le monde de la nuit s'est continuellement rapproché de celui du ballon rond. A tel point que les deux semblent devenus indissociables.
Quand le football se fond dans le monde des strass et de paillettes. Longtemps éloignés du milieu de la nuit et de son cortège d'excès en tout genre, les sportifs en short font désormais les choux gras des magazines people et autres tabloïds friands de scandales. La faute à leurs sorties qui passent de moins en moins inaperçues auprès du grand public, mais aussi et surtout auprès des paparazzi qui les traquent telles des stars hollywoodiennes.
Conséquences, leur vie privée, et surtout nocturne, se retrouve étalée sur la place publique et dorénavant rares sont les semaines qui se passent sans un nouveau scandale auquel est mêlé un footballeur. La faute à une sur-médiatisation, comme le constate Frédéric Sergeur, journaliste sportif à Sport.fr. “Ils sont suivis partout et le moindre écart prend tout de suite de grosses proportions,” fait remarquer le confrère, avant de déplorer : “les médias ne se gênent pas pour en profiter et faire le buzz à chaque histoire. Les joueurs ne font pas non plus ce qu'il faut pour arranger la situation.”
Dernier exemple en date avec l'histoire de Patrice Evra, marié et père d'un enfant qui serait sorti en boite avec une playmate la veille du rassemblement de l'équipe de France face à l'Allemagne, avant d'avoir une relation sexuelle avec cette “jeune courtisane”. Yann M'vila ou encore Franck Ribéry, internationaux français, ne sont pas en reste quand il s'agit de défrayer la chronique et se sont déjà illustrés pour des affaires extra-conjugales.
Le continent africain n'est pas non plus en reste avec en tête de gondole le truculent El Hadji Diouf, connu et reconnu pour ses virées nocturnes au cours desquelles il peut écumer plusieurs night clubs au volant de gros bolides avant de finir au poste de police le plus proche après une bagarre au petit matin devant l'une des discothèques.
Deschamps : “Assez de voir arriver des joueurs avec la gueule de bois“
Mais l'ancien international sénégalais ne détient pas le monopole du monde de la nuit puisque de nombreux joueurs se sont également illustrés. Pendant son passage sur le banc de l'Olympique de Marseille, Didier Deschamps avait longtemps fustigé l'attitude de certains de ses joueurs en expliquant “voir arriver le matin à l'entraînement des gens avec la gueule de bois.” Dans son viseur, des cadres de son vestiaire de l'époque comme Souleymane Diawara, qui jouit d'une réputation de fêtard.
Alors, pourquoi de tels excès ? La faute à une jeunesse bridée en centre de formation qui laisserait désormais place à l’opulence qu'apporte l'argent. Pour Frédéric Sergeur, ce lien ne s'établit pas nécessairement. “Il y a bien sûr des joueurs qui ont tout sacrifié pour devenir professionnel, mais il ne faut pas se leurrer. Ils sont de plus en plus rares. Même en centre de formation les sorties sont fréquentes. Ils ne sont pas enfermés comme dans un camp militaire. Ils profitent peut-être un peu moins que certains jeunes de leur âge, mais se rattrapent par la suite“, souligne t-il.
“Une clientèle à la recherche de lieux de prestige“
Habitué à côtoyer bon nombre de ces stars du ballon rond, Sanka, co-fondateur de Develop'Art, la boîte d'évènementiel spécialisée dans le milieu de la nuit, explique que lors de certaines soirées des joueurs pouvaient en quelques instants dépenser “très facilement au minimum 5 000 euros dans une soirée où ils ne vont faire qu'une brève apparition.” L'organisateur de soirées de poursuivre : “Ils sont à la recherche d'endroits de prestige, mais aussi et surtout d'une clientèle qui ne leur gâche pas leur soirée à vouloir sans cesse des photos avec eux et des autographes.” Sans oublier de préciser : “Après bien sûr s'il y a de jolies filles, c'est mieux. Mais ce n'est pas explicitement demandé“.
Les femmes justement, le nouveau talon d'Achille de nos footballeurs. Dernier à en avoir fait l'expérience, Kolo Touré le défenseur de Manchester City. L'international ivoirien, qui a célébré son mariage cet été mais entretenait une relation secrète avec une jeune mannequi du nom de kessel kasuisyo, qui a fini par dévoiler leur histoire aux tabloïds britanniques en apprenant le mariage de celui dont elle pensait qu'il s'appelait François et était un vendeur de voiture originaire du Ghana.
Kolo Touré avec madame à droite, alias François pour Kessel Kasuisyo, à gauche.
Sans doute l'histoire la plus loufoque de ces derniers mois, Kolo Touré n'ayant trouvé comme ligne de défense qu'une ressemblance avec son frère. Les accusations de tentative de viol en réunion dont ont été accusés l'international tunisien Yohane Benalouane et le tricolore Bafétimbi Gomis ont un peu plus noirci le tableau.
“Tous les joueurs ne sortent pas en boîte chaque soir“
Ce qui fait dire au confrère que dans un tel contexte, “les femmes de footballeurs doivent trembler chaque matin en ouvrant les pages des tabloïds, surtout en Angleterre où la presse à scandale raffole de ces histoires“, même s'il veut également éviter les clichés en rappelant que “tous les joueurs ne sortent pas en boite chaque soir.” Des propos appuyés par le dirigeant de Develop'Art : “Il y en a qui se font très discrets, qui ne font pas de bruit et qui passent pour des clients lamba, comme Philip Mexès qui était récemment à l'une de nos soirées et qui est passé totalement inaperçu. Il a passé une petite soirée pour décompresser et il est rentré.”
De quoi éviter les généralités et éclaircir quelque peu une image des joueurs bien ternie par les dernières affaires en date… Jusqu'au jour où, sans doute, l'un d'eux ira vraiment trop loin et devra payer pour tous les prédécesseurs.
