L’Algérie continue de dévorer ses entraîneurs, mais elle se soigne

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La moitié des clubs algériens a profité de l’intersaison pour changer d’entraîneur (huit sur seize). Un chiffre élevé mais en légère baisse par rapport aux années précédentes.


L’Algérie, ou le rêve pour les amateurs de roulettes et autres passements de jambes, mais l’enfer pour les entraîneurs. Car s’il existe un championnat où les présidents de clubs ont la gâchette facile, c’est bien celui du pays des Fennecs. On se souvient de quelques “records” comme les 13 entraîneurs remerciés en 13 journées fin 2013.

La saison dernière, le championnat algérien a été fidèle à sa réputation. Seuls trois entraîneurs qui ont débuté la saison sur un banc ont eu la chance de la terminer : Abdelkader Amrani (MO Béjaïa), Djamel Benchadli (ASM Oran), Kheïreddine Madoui (ES Sétif). Logique donc qu’il y ait encore du grabuge à l’intersaison. Malgré une relative sagesse pour les formations de haut de tableau, les clubs algériens ont prouvé que les mauvaises habitudes ont la vie dure. La moitié d’entre eux (huit sur seize) ont ainsi changé d’entraîneur durant l’intersaison, notamment l’USM Blida et le RC Relizane, pourtant promus en Ligue 1.

Départs volontaires

Seuls le MC Alger (Artur Jorge), le CR Bélouizdad (Alain Michel), l’USM El Harrach (Boualem Charef), le DRB Tadjenanet (Lyamine Bougherara), la JS Kabylie (Mourad Karouf), le CS Constantine (François Bracci), le MC Oran (Jean-Michel Cavalli) et l’ES Sétif, où Kheïreddine Madoui avait pourtant annoncé son départ, ont opté pour la voie de la sagesse.

Si l’instabilité demeure donc la règle, elle semble en légère décélération. A titre de comparaison, seuls cinq techniciens avaient conservé leur poste durant la précédente intersaison. Le bilan aurait pu être encore plus encourageant si certains entraîneurs, à l’image d’Amrani, parti tenter sa chance en Arabie Saoudite, n’avaient pas quitté le navire d’eux-mêmes, à l'issue d'une saison où il a conduit le MO Béjaïa au sacre en Coupe d'Algérie et à la 2e place en championnat.

Pour le reste, la proportion d’entraîneurs étrangers demeure stable. Ils étaient sept sur la ligne de départ il y a un an. Ils sont provisoirement six cette année en attendant que l’USM Alger désigne le successeur d’Otto Pfister, limogé à deux journées de la fin. Le chemin vers la sagesse sera long.

L’Algérie continue de dévorer ses entraîneurs, mais elle se soigne

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !