Le football, ce sport homophobe

Publié le par , actualisé le

Sujet Ô combien tabou, l'homosexualité dans le football est souvent rangé au placard, au fond du vestiaire. Ce mardi, une étude commandée par le Paris Foot Gay révèle que 41% des footballeurs professionnels français sont homophobes. Un chiffre qui crée le malaise.


Quand la douche d'après-match tourne à la suspicion dans le vestiaire. Premier défenseur de la cause homosexuelle dans le milieu du ballon rond, le Paris Football Gay (PFG) a une nouvelle fois fait parler ce mardi en sortant une étude sur la tolérance des footballeurs de Ligue 1 par rapport à la communauté homosexuelle.

Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle met le doigt sur un sujet encore sensible dans les clubs, puisqu'elle révèle que 41% des footballeurs professionnels en France sont homophobes. Et le résultat est encore plus élevé au niveau des jeunes en centre de formation qui déclarent pour la moitié d'entre eux (51%), avoir un regard “hostile vis à vis des homosexuels“.

Le Nigeria en croisade contre les lesbiennes

Une enquête sortie par le Nouvel Observateur au lendemain de l'officialisation de l'homosexualité de Jason Collins, le basketteur des Washington Wizards étant devenu le premier sportif américain en activité à ouvertement dévoiler son orientation sexuelle. L'étude montre surtout que l'homophobie est un problème qui touche surtout le ballon rond, là où seuls 8% des autres sportifs sont homophobes.

Forcément, la récente affaire de la chasse aux lesbiennes faite par la Ligue de football féminin nigériane de refaire surface. Car si l'homosexualité est un sujet au coeur de l'actualité et qui déchaîne les passions, elle est loin d'être tolérée dans la grande famille du football. La raison ? La peur de se voir fermer des portes ou encore rejeter par ses coéquipiers et ses dirigeants.

Le cas de Justin Fashanu

Le plus triste exemple en date étant celui de Justin Fashanu, le frère de John Fashanu du Crazy Gang de Wimbledon, mais surtout premier footballeur noir britannique dont un transfert avait coûté un million de livres, et qui avait révélé son homosexualité en 1990. Le joueur d'origine nigériane, lâché par son club, avait fini par mettre fin à ses jours en 1998 après des accusations d'agression sexuelle par un jeune de dix-sept ans. Accusations finalement classées sans suites.

Trop tard, le mal était déjà fait et Fashanu avait fini par craqué sous la pression médiatique. Une affaire qui montre encore aujourd'hui à quel point les homosexuels qui sont présents dans les vestiaires, n'en déplaise à certains, sont encore contraints de vivre dans le mensonge. Tout ceci pour éviter les interrogations, les regards inquisiteurs et surtout baisser les yeux lorsqu'ils entendent certains entraîneurs clamer haut et fort : “Il n'y a aucun footballeur gay !

Avatar photo

Mansour Loum