Le Japon, bête noire du Cameroun

Publié le par G. D, actualisé le

Le Cameroun n'avait jamais perdu en match d'ouverture de la Coupe du monde et c'est contre une équipe du Japon – aucune victoire dans un Mondial en dehors de son pays – peu en forme que les quadruples vainqueurs de la Coupe d'Afrique des Nations débutent ce Mondial en Afrique du Sud. Ce qui devait être une victoire camerounaise, s'est transformé en véritable match piège.


Paul Le Guen visait les quart de finale, Samuel Eto'o parlait de victoire des Lions Indomptables à la Coupe du monde. Ces effets d'annonce ont déclenché l'enthousiasme des supporters camerounais mais c'est finalement un bien pâle visage qu'a présenté l'équipe de Paul Le Guen dans le Free State Stadium de Bloemfontein. Devant 45 000 spectateurs, les coéquipiers de Samuel Eto'o se sont inclinés 1 à 0, sans montrer grand chose.

Une première mi-temps poussive

Le match débute sur un rythme peu élevé. Les Camerounais maîtrisent au début du match la possession du ballon mais les transmissions sont mauvaises. Les Lions Indomptables buttent sur la défense japonaise bien regroupée. Komano et Nagatomo, les deux latéraux nippons, maîtrisent bien leur côté et annihilent les offensives africaines. Benoit Assou-Ekotto, très actif sur son côté gauche, tente, sans parvenir à créer réellement de situation dangereuse et peine parfois à se replacer ce qui laisse de l'espace sur le côté droit. Seule frappe cadrée, un tir écrasé d'Eyong Enoh à l'entrée de la surface sur une remise de Choupo-Moting (37e)

Les Japonais en profitent et attaquent majoritairement sur l'aile droite. Le Grenoblois Daisuke Matsui, japonais le plus présent en première période, en profite et c'est lui qui délivre un bon centre au second poteau pour Honda, esseulé, qui ajuste parfaitement le portier camerounais Souleymanou Hamidou, du club turc du Kayserispor. L'équipe de Takeshi Okada prend l'avantage juste avant la mi-temps (39e), 1-0.

Le Japon plie mais ne rompt pas

Les Camerounais tentent alors d'accélérer le jeu mais ne parviennent toujours pas à se procurer des occasions dangereuses. Seul danger à relever, la percée de Samuel Eto'o côté droit, le joueur de l'Inter centre sur Choupo-Moting, certainement le Camerounais le plus en vue en seconde période, qui, d'une frappe instantanée, rate le cadre de peu (49e). Les finalistes de la CAN en 2008 poussent et accumulent les corners (46e, 54e, 63e). Sans résultat.

Offensivement, les Camerounais s'essaient alors à des actions individuelles, incapables collectivement de déstabiliser la défense bleue. C'est le cas d'Achille Emana, le milieu du Bétis Séville, fraîchement rentré en lieu et place de Joseph Matip, qui se heurte à plusieurs reprises sur la défense axiale. (70e, 74e) Opérant en contre, les joueurs de Takeshi Okada se procurent une énorme occasion. Hasebe décoche une frappe puissante des vingt mètres. Souleymanou repousse difficilement ce ballon fuyant. Shinji Okazaki a suivi à gauche du but et met un boulet de canon sur le montant droit.

Le réveil à la fin

Au cours des dernières minutes les Vert et Jaune se font de plus en plus pressants. Première grosse frayeur sur un boulet de canon dans l'axe du marseillais Stéphane Mbia à 25 mètres qui trouve la transversale (85e). Les Nippons coincent physiquement et le Cameroun est à deux doigts d'égaliser. Sur un centre de Geremi côté droit, Eto'o ne parvient pas à reprendre d'un geste acrobatique, Webo placé au second poteau réussit à couper le ballon, on croit à l'égalisation mais Kawashima se détend bien (93e). Les Japonais exultent, la fin de match a été longue…

En quatre confrontations depuis 2001, le Cameroun n'a jamais gagné contre le Japon, c'est même la troisième défaite des Lions Indomptables contre cette équipe, pire encore les quart de finalistes de la Coupe du monde 1990 n'ont jamais inscrit le moindre but contre le pays du Soleil-Levant. Les Lions Indomptables qui n'hésitaient pas à afficher leurs ambitions se sont révélés bien inoffensifs, et devront montrer un tout autre visage contre le Danemark. Les hommes de Paul Le Guen n'ont déjà plus le choix.

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G. D