Un regroupement d'ONG a inscrit la FIFA pour le “Prix de la honte” 2014, qui sera décerné en marge du sommet économique de Davos. Une initiative qui rencontre un franc succès chez les votants, puisque l'instance est actuellement 2e en terme de votes.
L'information prête à sourire, mais elle traduit en réalité le sentiment de défiance actuel envers la FIFA. Décriée par ses détracteurs pour avoir “vendu” la Coupe du monde 2022, l'instance dirigée par Joseph Blatter n'en finit plus d'être au cœur de tous les sujets. Dernière affaire en date avec des ONG brésiliennes hostiles à l'organisation du Mondial 2014 au Brésil, qui ont annoncé avoir proposé la FIFA pour se voir décerner le “Prix de la honte” 2014, remis chaque année par Public Eye Awards.
Une nomination qui a reçu un franc succès puisque la FIFA se retrouve actuellement à la 2e place, recueillant près de 7 000 votes. Une position peu reluisante d'autant plus qu'en règle générale ce sont des entreprises aux activités nuisibles à l'environnement ou aux pratiques sulfureuses qui sont dans ce classement. Pour l'heure, c'est le géant du gaz russe Gazprom, avec plus de 16 000 voix, qui domine les débats.
De quoi satisfaire la Coordination des Comités populaires de la Coupe (ANCOP), un regroupement d'ONG à l'origine de cette nomination de la FIFA dans ce classement. Et le nombre de suffrages recueillis par l'instance n'a pas réellement de quoi étonner lorsque l'on se rappelle les milliers de manifestants présents dans les rues lors de la Coupe des Confédérations au Brésil, pour protester contre les sommes investies dans la construction de stades. Le tout avec l'argent public, faisant par exemple augmenter le prix des transports, alors que les services publics ne sont pas de qualité.
Une réaction entre surprise et agacement
La FIFA est accusée par ces ONG d'encourager les violations des droits des personnes et le mauvais usage des fonds publics dans les pays retenus pour organiser une phase finale de Coupe du monde. Près de 300 000 personnes auraient ainsi été expulsées ou menacées de tel afin de garantir la tenue des travaux. Accusations démenties par l'instance, qui s'est défendue de telles pratiques et s'estimant surprise.
“La FIFA n'a jamais demandé l'expulsion de quiconque pour construire les infrastructures de la Coupe du monde et n'est pas impliquée dans la construction des infrastructures dans le pays hôte“, indique l'instance dans un communiqué de presse à l'AFP, avant de poursuivre en précisant avoir “reçu des assurances écrites des villes-hôtes que la construction ou rénovation des 12 stades du Mondial 2014 n'impliquerait aucune expropriation.”
Toujours est-il que cette nomination, fait tâche à l'heure où les détracteurs de la FIFA saute sur la moindre occasion pour pointer du doigt une Fédération qui n'en est plus à un scandale près. Le prix sera remis au lauréat comme chaque année en marge du forum de Davos. Mais avec 10 000 voix de retard sur le pétrolier russe, la FIFA peut espérer ne pas décrocher un prix dont elle se passerait volontiers.