Les dossiers chauds du football algérien : les finances des clubs (2/2)

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Des résultats très décevants en sélection chez les jeunes, des clubs aux finances chancelantes avec des joueurs qui, souvent, ont des arriérés de salaire. Le football algérien va mal. Réuni lundi 8 juillet, le bureau fédéral de la FAF (Fédération algérienne de Football) a défini deux lignes directrices qui ont pour objectif de concentrer les efforts de l’instance au cours des années à venir.


Des résultats très décevants en sélections de jeunes, des clubs aux finances chancelantes qui ont des répercussions sur les joueurs, souvent payés avec des mois de retard. Le football algérien souffre de plusieurs maux. Réuni lundi 8 juillet, le bureau fédéral de la FAF (Fédération algérienne de Football) a décidé de prendre ces deux problèmes à bras-le-corps.

Outre les manquements concernant la formation des jeunes, la santé financière des clubs professionnels représente l'autre grand dossier qui gangrène le football algérien. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 108 plaintes ont été déposées la saison passée par des joueurs (Ligue 1 et Ligue 2 confondues) auprès de la chambre de résolution des litiges, principalement pour salaires impayés.

Salaires impayés

68 de ces réclamations ont eu gain de cause (soit 63%), signe que le mal est profond. Le cas le plus célèbre reste celui d'Islam Slimani, finalement libéré de ses engagements avec le CR Bélouizdad par l'instance en raison du non-respect de certaines clauses de son contrat.

Déplorant que les clubs algériens continuent à s'endetter et recruter à tout-va, malgré leurs finances chancelantes, la FIF conseille aux formations de “maîtriser correctement leur masse salariale et de stabiliser les salaires des joueurs dans des proportions acceptables“.

Interdictions de recrutement

Mais l'instance ne s'est pas arrêtée au stade des recommandations et a, en parallèle, décidé de sévir. Sept formations qui accusent des impayés jugés excessifs à verser à leurs joueurs, ont été interdites de recrutement : le MC Oran et le CA Bordj Bou Arreridj en Ligue 1, ainsi que cinq équipes de l'étage inférieur (l’Olympique Médea, l’AS Khroub, l’USM Annaba, le MSP Batna et l’ES Mostaganem).

La levée de l’interdiction est soumise au règlement de leur situation financière vis-à-vis de leurs joueurs, “dans les meilleurs délais avant poursuites par la commission de discipline“, met en garde la FAF.

Les clubs à la diète

Dernière arme de l'arsenal à la disposition de la Fédération : le quota minimum de joueurs formés au club, qui entrera en vigueur dès la saison prochaine. Si le but premier de ce dispositif est de favoriser la formation de jeunes joueurs locaux, il participe également à “diminuer la migration des joueurs“, selon les termes employés par la FAF.

Autrement dit, l'instance espère qu'en recourant davantage aux jeunes pousses issus de leur centres de formation, les clubs algériens se montrent plus raisonnables sur le marché des transferts. Finances et formation sont donc liées. La boucle est bouclée.

Des clubs aux finances solides et qui s'appuient sur des jeunes du cru, voilà le futur visage -rêvé- de football algérien. Reste à traduire ces belles promesses par des actes.

Retrouvez également la première partie du dossier sur le football algérien, consacrée à la formation.

Les dossiers chauds du football algérien : les finances des clubs (2/2)

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !