Maroc : Ferrari, Angleterre… Regragui remet en place ses détracteurs

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Le Maroc a bouclé son stage de juin par un succès étriqué contre le Bénin (1-0), lundi à Fès en match amical. Une victoire sans éclat mais suffisante pour que le sélectionneur Walid Regragui dresse un bilan positif et en profite pour recadrer fermement ceux qui critiquent la manière.

Lors de la conférence de presse tenue après cette rencontre disputée au Complexe sportif de Fès, le coach des Lions de l’Atlas ne s’est pas dérobé. Oui, son équipe a livré une prestation moyenne face au Béninois, en marquant un seul petit but. Et oui, ce match n’a pas atteint les standards de domination que certains attendaient. Mais Regragui a rapidement tenu à en expliquer les raisons, de manière limpide :

“Je ne vais pas vous mentir, aujourd’hui on a eu un match moyen, mais on a su gagner. Ce n’est ni la tactique, ni rien du tout. C’est le dernier match du mois de juin, les joueurs vont partir en vacances après 60 matchs.”

Un contexte difficile, un effectif décimé

Dans une fin de saison particulièrement éprouvante pour ses cadres, engagés jusqu’au bout dans leurs clubs respectifs ou blessés, Regragui avait décidé de faire tourner. Une décision pleinement assumée :

“On a fait tourner, on a eu énormément de blessés. Huit de l’équipe type normalement. Nos remplaçants de nos titulaires n’étaient même pas là. On a eu l’occasion de voir des joueurs à fort potentiel qu’on a ramenés, pour voir aussi sur un match en Afrique, qu’ils découvrent.”

Un choix risqué, mais volontaire. Car pour l’ancien coach du Wydad, ce genre de test est précieux pour préparer l’avenir :

“Quand on prend ce genre de risque – je suis un entraîneur qui en prend – il ne faut pas s’attendre à grand-chose.”

L’essentiel, à ses yeux, reste le résultat. Et dans ce contexte, le Maroc conclut son rassemblement avec deux victoires en deux matchs, après avoir dominé la Tunisie (2-0) quelques jours plus tôt.

“Avec cette Ferrari, j'ai gagné”

Mais au-delà de l’analyse, Regragui a surtout tenu à répondre frontalement aux critiques sur le fond de jeu, parfois jugé insuffisant malgré les talents à disposition. Et sa réponse a le mérite d’être claire… et piquante :

“Vous dites que j’ai des joueurs Ferrari. Avec cette Ferrari, j’ai gagné. C’est quoi le problème ? Vous voulez que je gagne 4-0 ? Je gagne 4-0. Vous en voulez 5, j’en gagne 5. 7-0 ? Je gagne 7-0.”

Le sélectionneur marocain ne manque pas de rappeler que l’équipe qu’il a bâtie est le fruit de son travail depuis la Coupe du monde 2022 :

“C’est moi qui ai ramené ces joueurs, et c’est grâce à ma demi-finale qu’ils ont choisi le Maroc. Vous vouliez que l’effectif soit meilleur ? Il est meilleur désormais. Alors ?”

Un message clair : le Maroc avance

Walid Regragui ne fuit pas les critiques. Il les affronte avec le franc-parler qu’on lui connaît. Comparant même la performance du Maroc à celle d'autres grandes sélections :

“Il n'y a pas de souci, moi je sais ce que je fais. Quand tu vois l’Angleterre battre l’Andorre 1-0, ça résume bien le mois de juin.”

Le message est limpide : en cette période de l’année, la fraîcheur n’est plus là, les organismes sont usés, et les entraîneurs profitent des fenêtres FIFA pour expérimenter, tester, jauger. Et malgré cela, le Maroc gagne. “Chaque match a sa vérité“, conclut le sélectionneur des Lions de l'Atlas. Et celle de ce mois de juin, c’est que les Lions de l’Atlas, même en mode diesel, restent une machine victorieuse.

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Hicham Bennis

Couteau suisse adepte du sport africain. De la TV chez La Chaîne L'Équipe, et beaucoup de presse écrite chez Befoot, Libé, La Depêche du Midi...