Ce qui devait être un match sans histoire du championnat péruvien fait la Une des journaux pour de tristes raisons. La mère d'un joueur noir voulant défendre son fils victime d'insultes racistes s'est faite agresser par des supporters adverses.
La scène est aussi épique que pathétique. Alors qu'il parle aux journalistes sur la pelouse de Cuzco, à la suite de la rencontre entre l'équipe locale et ses coéquipiers du Real Garcilaso, Jhoel Herrera part en courant défendre sa mère agressée par certains pseudo-supporters du Cienciano.
Le défenseur de 34 ans est venu à la rescousse de sa mère qui a voulu défendre l'honneur de son fils victime d'injures racistes durant bon nombre de minutes depuis la fin du match. La réponse des fans de Cuzco a été du même niveau que leurs mots, pitoyable, puisque certains d'entre eux ont giflé cette femme seule au milieu de tout un groupe hostile.
Un problème sociétal au Pérou
Le club de Cienciano n'est d'ailleurs pas à son coup d'essai niveau racisme. Lors d'une rencontre face au club de Juan Aurich en mars dernier, un des joueurs noirs de l'équipe visiteuse a quitté le terrain à cause du trop grand nombre d'insultes racistes. L'équipe de Cuzco s’était vu infliger une amende de 12 000 dollars assortie d'un match à huis clos.
Les dirigeants du club de la Cordelière des Andes ont beau avoir fait un communiqué officiel pour adresser leurs excuses à Jhoel Herrera et sa mère, le problème ne date pas d'hier. Le racisme dans les stades et dans le pays en général est devenu un problème sociétal.
Les Afro-péruviens ne sont toujours pas considérés comme faisant partie intégrante de la société. Les noirs sont par exemple très peu, voire pas du tout présents dans les administrations ou autres grandes écoles. Fin 2011, Ricardo Apaza s'est par exemple vu refuser l'entrée dans une salle de cinéma. Ce qui avait alerté une partie du pays sur les progrès à faire. Aujourd'hui rien ne semble avoir vraiment changé.