Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o, se retrouve – pour changer – au cœur d’une tempête médiatique. L'ancienne star du Barça est accusée d’avoir perçu personnellement des fonds liés à l’organisation de deux matchs des Lions Indomptables.
Des fondes versés sur un compte personnel
À l’origine du scandale : des documents bancaires et administratifs qui ont récemment fuité sur les réseaux sociaux. Ceux-ci font état de virements liés à deux matchs amicaux internationaux du Cameroun en 2023 — contre le Mexique et la Russie — qui auraient été effectués directement sur un compte personnel de Samuel Eto’o, et non sur celui de la Fédération camerounaise de football.
Les sommes en question proviendraient des droits d'organisation ou d'autres recettes commerciales générées par ces rencontres. L’irrégularité présumée de ces transferts a déclenché une vague de critiques, notamment en raison du manque de transparence sur l’utilisation des fonds une fois perçus.
L’entourage d’Eto’o justifie une « solution bancaire »
Face à la polémique, un proche du président de la Fecafoot a reconnu l’existence de ces virements, tout en les justifiant par des contraintes logistiques et bancaires internationales.
Selon ses propos, l’opération aurait été validée par le comité exécutif de la Fédération. Les fonds auraient transité par un compte personnel pour contourner des restrictions financières, notamment des contraintes imposées par les États-Unis pour les transactions bancaires liées à la Russie, et des difficultés structurelles à envoyer de l’argent depuis ou vers certaines zones géographiques.
Eto’o dénonce une campagne de désinformation
Dans une déclaration relayée par Jeune Afrique, Samuel Eto’o nie formellement toute tentative d’enrichissement personnel ou de détournement de fonds. Il évoque une “campagne de désinformation” visant à le décrédibiliser à la tête de la Fecafoot.
Pour Eto'o, cette affaire s’inscrit dans une série d’attaques incessantes depuis le début de son mandat, souvent alimentées par ses opposants politiques ou des acteurs du football local hostiles à sa réforme du système.
Une affaire loin d’être close
Malgré les explications apportées, plusieurs zones d’ombre subsistent :
- Où sont passés les fonds une fois reçus ?
- Pourquoi aucune traçabilité publique n’a été fournie a posteriori ?
- Pourquoi la Fédération n’a-t-elle pas communiqué plus tôt sur ce montage ?
La controverse relance aussi les critiques sur la gouvernance de la Fecafoot, régulièrement pointée du doigt pour son opacité. Difficile pour Samuel Eto’o, malgré son aura internationale, de rester au-dessus de la mêlée.
Reste à voir si une enquête interne ou externe viendra éclaircir la situation… ou si ce nouvel épisode ternira encore un peu plus l’image d’un dirigeant déjà très clivant.
