Cet article est une adaptation d'un article publié par notre partenaire Trivela.
La nouvelle Coupe du monde des clubs, élargie à 32 équipes issues de tous les continents, est le projet le plus ambitieux de l’ère Gianni Infantino. Pourtant, l’instance dirigeante du football a “omis” sa campagne antiracisme aux États-Unis et a été critiquée par des militants.
Aucune vidéo, signalisation ou matériel marketing pro-inclusion ne sera diffusé sur les lieux du tournoi, selon le média The Athletic. Cependant, la FIFA avait développé des supports promotionnels lors de la préparation de la Coupe du monde des clubs, pour promouvoir les messages « non au racisme » et « non aux discriminations ».
L’organisation utilise à la place un slogan bien plus neutre : « Le football unit le monde ». Des sources proches de l’Association européenne des clubs, qui représente les intérêts des membres de l’UEFA et a participé à la commercialisation de la compétition, affirment ne pas avoir été consultées sur les activations ou campagnes que la FIFA prévoyait pour la Coupe du monde des clubs.
La FIFPro, syndicat international des joueurs professionnels, n’a pas non plus été informée par l’instance dirigeante du football de quelconques changements dans la politique antidiscrimination pour le tournoi aux États-Unis. L’absence de messages plus fermes contre le racisme lors de la nouvelle Coupe du monde des clubs a indigné les défenseurs de l’inclusion.
FIFA oddly abandoned anti-racism messaging for the Club World Cup https://t.co/s7CjHF9iNN pic.twitter.com/AJzKGy51Vs
— For The Win (@ForTheWin) June 18, 2025
La politique de Donald Trump a-t-il influencé la position de la FIFA ?
La Fifa n’a pas répondu à la question de savoir si les tensions politiques aux États-Unis ont été déterminantes pour ne pas appliquer la campagne antiracisme lors du tournoi. L’organisation s’est appuyée sur ses propres statuts, qui stipulent qu’elle est « neutre » sur les questions gouvernementales.
Avant le début du tournoi, le président Donald Trump a supprimé les programmes DEI — acronyme anglais pour Diversité, Égalité et Inclusion. Evan Whitfield, président de la Human Rights Soccer Alliance (HRSA), un groupe américain composé d’anciens joueurs, d’ONG, d’avocats et d’organisations de football amateur, s’est dit déçu par la position de la FIFA.
« Le message de base selon lequel ‘le football unit le monde’ n’est pas assez clair. Et il ne reflète certainement pas le besoin d’un message pour ceux qui découvrent le football ou regardent un tournoi mondial pour la première fois », poursuit Whitfield.
Infantino & Donald Trump & John Elkann : pic.twitter.com/iTmcQ5bH3j
— الوليد (@MdreMeen77) June 18, 2025
Le président de la HRSA a également exprimé ses inquiétudes pour la Coupe du monde 2026, qui se tiendra aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Evan Whitfield estime que l’instance dirigeante du football doit avoir des valeurs cohérentes, quel que soit le pays hôte de ses compétitions.
La campagne antiracisme était encouragée par le passé
Il convient de rappeler que lors des dernières éditions des Coupes du monde masculine (2022) et féminine (2023), la FIFA a régulièrement affiché des messages antiracisme et antidiscrimination. Ce ne sera donc pas le cas lors de la Coupe du monde des clubs aux États-Unis.
Aucune annonce n’a été faite dans les stades lors de la nouvelle compétition pour expliquer les protocoles antiracistes ou le « geste antiraciste universel », lancé en septembre 2024 et censé être appliqué dans tous les tournois de l’organisation.
Piara Power, militante contre la discrimination dans le football, a qualifié le revirement de la FIFA aux États-Unis de « plus qu’une honte ». Nick McGeehan, de FairSquare — un groupe de défense des droits humains —, estime quant à lui qu’Infantino a voulu s’aligner sur l’agenda politique de Trump.