La photographie n’est pas la seule passion de Wafaa el Yazid. La photographe marocaine, qui prend à longueur de journée des clichés, est aussi une grande amatrice de football. D’ailleurs à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations, qui se tient en ce moment en Afrique du Sud, jusqu’au 10 février, elle a photographié 16 jeunes africaines. Ces dernières, maquillées et vêtues aux couleurs de leur pays, représentent chacune une nation participant à ce grand évènement sportif sur le continent. Portrait.
« Je suis le garçon de mon père ! » Révélation surprenante. Car Wafaa el Yazid n’a rien d’un homme. Ses formes pulpeuses, elle les assume. Et la première chose qui interpelle lorsqu’on entend la jeune femme de 32 ans, originaire du Maroc, c’est sa voix douce. Son écharpe noire, brodée de paillettes dorées, se marie très bien avec ses grands yeux noirs en amandes et sa chevelure épaisse noire de jais. Ses ongles sont soigneusement vernis. C’est une coquette qui ne laisse rien au hasard. Féminine jusqu’au bout donc.
Alors qu’est ce qui l'intéresse tant dans le football, sport que beaucoup réservent encore à la junte masculine ? La passion, argue la photographe, originaire du Maroc. Ce sport est en effet son deuxième « dada », après la photographie, qu’elle pratique depuis sept ans déjà. Deux passions qu’elle a combiné et décidé de vivre pleinement à l’occasion de la coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule en Afrique du Sud. Et pour être au plus près de l’évènement, elle a photographié 16 jeunes femmes africaines, maquillées et vêtues aux couleurs de leur pays. Chacune d’elle représente une nation participant à la plus grande compétition sportive du continent. « J’aime beaucoup le football, surtout africain car il est très coloré et animé ».
Libre et autodidacte
Un idée osée. « Je voulais allier football et féminité. Et surtout montrer qu'on peut être une femme et être passionné par ce sport ». Un projet d’envergure pour la jeune marocaine de 32 ans : « Je me suis investie corps et âme pour réaliser ces photographies. Le projet me tenait vraiment à cœur ! Je n’en dormais plus la nuit ». La jeune photographe s'est aussi heurtée à de multiples difficultés. « Ce n’était pas évident. Je devais trouvais les filles, la maquilleuse. J’ai dû même courir au marché acheter les accessoires, les vêtements et trouver une solution pour emprunter des bijoux. » Le plus difficile a été de respecter le délai pour « que tout soit bouclé avant le coup d’envoi de la compétition ». Elle ne compte pas mettre ses photographies sur le marché. « Je préfère les partager avec le plus grand nombre sur mon site ».
Autodidacte. Méticuleuse. Wafaa ne fait rien au hasard. « Quand je fais quelque chose, c’est toujours avec passion », aime-t-elle dire. La Marocaine, née dans la région de Nador, avant d’être venue vivre en France à l’âge de quatre ans, est tombée amoureuse de la photographie depuis son plus jeune âge. « Lorsque j’étais à l’école, j’aimais bien les photos de classe ». Mais le chemin est long avant qu’elle ne puisse vivre pleinement de sa passion. Elle effectue d'abord des études de secrétariat et travaille pendant plusieurs années avant de revenir à ce qu’elle aime. « Je me suis perdue avant de revenir à ma passion en 2005 », admet-elle. « J’ai peu à peu tout laissé tomber pour la photographie ». Un choix qu'elle ne regrette pas. Aujourd’hui, la photographe est indépendante. Et travaille pour différents médias : l'agence Ressources urbaines, le journal Le Courrier de l'Atlas…
Même si elle vit en France, elle garde toujours de fortes attaches avec son pays d’origine, où elle retourne plusieurs fois dans l'année. « Je suis très attaché au continent africain. Je souhaiterai que l’art de la photographie soit mieux connu au Maroc, que tout le monde y ait accès facilement.» D’ailleurs, elle a de nombreux projets qui fourmillent dans sa tête, spécialement destinés au Maroc. Mais chut… pas un mot pour le moment. Il est encore trop tôt pour les dévoiler…
Le site de Wafaa pour découvrir toutes ses photos.