L'approche pragmatique de Walid Regragui ainsi que son management fédérateur et sa capacité à tirer le meilleur de ses joueurs ont été salués, tant au Maroc qu’à l’international. Mais pour le tacticien, le football est en perpétuelle évolution.
Être sélectionneur ne se résume plus seulement à établir une liste et une tactique ou à motiver ses joueurs. Le défi du futur sera tout autre, et Regragui en est bien conscient. Dans un entretien accordé à Onze Mondial, le technicien marocain a livré ses enjeux en tant que sélectionneur du Maroc, “la sélection la plus difficile à gérer au monde” selon lui, mais surtout sa vision de l’entraîneur du futur et des défis qui l’attendent. D'après lui, il ne sera plus possible de réussir seul :
« L'entraîneur de demain, il doit être autant inflexible que flexible. Il doit être autant manager qu'entraîneur. Et il doit se faire accompagner par un staff qui va l'aider à prendre les bonnes décisions. Il doit, à chaque fois, pouvoir s'adapter et changer. »
L’époque où un entraîneur pouvait imposer une seule philosophie de jeu semble révolue. Dans un football toujours plus rapide et exigeant, l’adaptation permanente est devenue une nécessité.
« Tu me demandais par rapport à mon style de jeu, je pense que l'entraîneur du futur doit pouvoir s'adapter. Avant, il devait s'adapter chaque saison. Dans le football du futur, il faudra évoluer pratiquement tous les quinze jours. Il faudra pouvoir adapter son discours, sa tactique et son management. Et tout seul, il ne s'en sortira pas. Il faudra qu'il soit accompagné par un bon staff. »
Un staff en constante évolution
Pour répondre à ces nouvelles exigences, le sélectionneur des Lions de l'Atlas insiste sur l'importance d’un environnement de travail dynamique, capable de se renouveler continuellement.
« Pourquoi ne pas renouveler à chaque fois tout ce qu'il y a autour de lui pour créer un environnement différent pour ses joueurs ? Car les joueurs de demain voudront, à chaque fois, voir un environnement différent et des choses différentes. Donc l'entraîneur de demain devra être différent. »
Les générations se succèdent, et avec elles, de nouvelles attentes et de nouveaux besoins. Un entraîneur qui ne parvient pas à comprendre et répondre aux aspirations de ses joueurs risque de perdre leur adhésion.
« Il faudra leur proposer, à chaque fois, des choses différentes pour pouvoir être performant et pouvoir durer. Car pour être un grand entraîneur, il faut que ça dure. Et donc, si on veut durer, l'entraîneur de demain va devoir s'adapter constamment. »
Une vision pragmatique du futur. On peut au moins ne pas reprocher à l'homme de 49 ans de ne pas avoir une vision long terme.
