Carl Medjani entame sa cinquième saison avec Ajaccio. Après quatre ans en Ligue 2, le club corse retrouve la Ligue 1, pour le plus grand bonheur du défenseur central algérien, qui a prolongé son contrat de deux ans sur l'île de Beauté. L'ancien joueur de Liverpool, en exclusivité pour Afrik-foot, fait part de ses ambitions pour la saison 2011-2012.
Afrik-foot : Carl, où en est Ajaccio dans sa
préparation d'avant-saison ?
Carl Medjani : Après un gros travail foncier
en Corse, nous avons disputé deux matches amicaux, avec une défaite
contre Bordeaux (1-2, NDLR) et une victoire contre Bayonne
(3-0).
L'équipe peut-elle viser plus haut que le
maintien ?
Nous n'allons pas faire de plan sur la comète, l'objectif premier
sera de se maintenir en Ligue 1. Je pense d'ailleurs que nous
sommes suffisamment armés pour remplir cet objectif, même si dans
l'idéal, il faudrait recruter deux joueurs offensifs en plus. Mais
je pense que nous ferons une belle saison car contrairement à une
équipe comme Arles-Avignon (relégué en Ligue 2 à l'issue de la
saison 2010-2011 avec seulement 20 points au compteur), nous
avons gardé la même ossature que la saison dernière.
Etes-vous satisfait de l'arrivée au club d'un autre
international algérien, Mehdi Mostefa ?
Oui, cela fait plaisir d'avoir un ami et un frère de patrie au sein
de l'équipe. Nous avons souvent joué l'un contre l'autre en Ligue 2
(Mostefa jouait à Nîmes la saison dernière) et nous avons
le même profil puisque nous avons tous les deux un père algérien et
une mère française. J'ai un lien particulier avec lui.
La saison prochaine, la défense va être dirigée par
Guillermo Ochoa, gardien international mexicain. Quelles sont vos
premières impressions sur ce joueur ?
On ne le connaissait pas avant qu'il signe mais c'est un gardien
qui possède de grosses qualités. C'est un très bon renfort qui
pourra nous rendre des services. Il n'y a qu'à voir toutes les
télés mexicaines et espagnoles qui viennent le filmer à
l'entraînement !
Avez-vous reçu des propositions d'autres
clubs ?
Oui j'ai eu surtout des propositions de clubs étrangers, peut-être
grâce à mon exposition avec l'équipe algérienne. Si Ajaccio était
resté en Ligue 2, soyons honnêtes, je serais parti. Mais le fait de
jouer la Ligue 1 et de pouvoir m'exprimer au plus haut niveau m'a
donné envie de rester. On a souvent dit j'étais un globe-trotter
mais cela fait quatre ans que je suis à Ajaccio, avec des hauts et
des bas. J'ai ainsi montré que j'étais attaché à certaines valeurs,
comme la fidélité.
Avec le recul, regrettez-vous d'être parti à Liverpool à
18 ans et de ne pas avoir su vous y imposer ?
Non car à l'époque, il m'était impossible de rester à
Saint-Etienne. J'avais eu des soucis avec la direction dont la
politique n'était pas axée sur les jeunes joueurs. On a voulu faire
croire que j'étais interessé par l'appât du gain mais ce sont
plutôt les dirigeants qui m'ont laissé partir pour empocher les
indemnités de formation. Ensuite à Liverpool, je n'ai pas eu de
chance car j'avais été recruté par Gérard Houiller, qui a ensuite
été remplacé par Rafa Benitez, un entraineur qui ne m'a pas désiré.
Le seul regret que je peux avoir c'est peut-être de ne pas avoir
été assez patient pour gagner du temps de jeu et m'imposer dans
l'équipe, autant à Liverpool qu'ensuite à Lorient. Mais sans ces
difficultés, je ne serai pas devenu le joueur que je suis. Et,
aujourd'hui, après quatre saisons en Ligue 2, j'ai l'opportunité de
m'imposer en Ligue 1. Le vent commence à tourner.