Le HAC part en guerre à cause du transfert de l’international algérien Riyad Mahrez à l’été 2018 vers Manchester City.
Six ans après son transfert depuis Le Havre vers Man City, Mahrez, pensionnaire d’Al-Ahli en Arabie saoudite depuis juillet 2023, voit son nom cité dans une improbable enquête. Une “information judiciaire a été ouverte”, a confirmé le parquet du Havre à L’Equipe qui révèle les coulisses de cette affaire.
Été 2014, lorsque le futur capitaine emblématique de l’équipe d’Algérie (94 sélections, 31 buts) traverse la Manche pour rejoindre Leicester, le HAC négocie un pourcentage à la revente de l’ordre de 15%. Quatre ans plus tard, en juillet 2018, le gaucher champion d’Angleterre en 2016 signe à Manchester City pour la coquette somme de 67,8 millions d’euros. Le HAC doit donc toucher plus de 10 M€. Mais dès août, Guy Tolmarsh, agent de joueurs et patron d'USMI Limited, réclame une commission d’un peu plus d'un million d’euros.
Tolmarsh n’a jamais été l’agent de Mahrez, précise L’Equipe. Cependant, l’homme d’affaires britannique a produit en justice une convention censée avoir été signée par l'ex-président du HAC, Jean-Pierre Louvel, en janvier 2014, et selon laquelle il touchera 10% de la part revenant au club en cas de future vente de l'Algérien. D’où le million d’euros revendiqué au club normand.
Tolmarsh a fourni des échanges avec Louvel, qui justifient cette rétribution. Ces écrits indiquent que l’ancien dirigeant aurait décidé de le payer pour avoir “optimisé l'indemnité ainsi que l'ensemble des bonus et obtenu l'intéressement de 15 % sur une revente éventuelle du joueur” (sic).
Escroquerie, faux et usage de faux, dénonce le HAC
Le HAC de son côté ne reconnait pas cette convention. Le 15e du dernier exercice de Ligue 1 assure que cette dernière n’a pas été versée au dossier de Mahrez et n'a pas été transmise aux autorités sportives compétentes. En d’autres termes, elle n’aurait aucune valeur. Dégoûté, l’agent a décidé de saisir le tribunal du commerce, alors que le HAC a déposé une première plainte pour escroquerie et usage de faux. L’affaire a été classée sans suite. Le club s’est alors constitué en partie civile pour déposer une plainte devant le doyen des juges d’instruction en mars 2023. Ce qu’a, justement, confirmé le parquet.
Les Bleu et Marine ont obtenu un sursis à statuer auprès du tribunal de commerce, le temps que l'enquête pénale se termine, ce qui peut être très long, note L’Equipe. Aux yeux de Tolmarsh, il s’agit d’une manœuvre dilatoire pour ne pas payer. Et ce, alors que, souligne-t-il, l'ancien président du HAC a, dans la procédure devant le tribunal de commerce, “confirmé à la fois l'authenticité et le contenu” de la convention de janvier 2014. Au final, l’Anglais a obtenu qu’une audience d'appel en septembre prochain. Audience lors de laquelle il tentera d'obtenir la fin du sursis à statuer. Contactées, aucune des parties n'a souhaité s'exprimer, conclut L’Equipe. Riyad Mahrez, la poule aux œufs d’or.