Plus de dix ans après l’épopée de l’Algérie à la Coupe du monde 2014, Vahid Halilhodžić est revenu avec émotion sur cette aventure. Dans un entretien accordé à France Football, l’ancien sélectionneur des Fennecs a partagé ses souvenirs et un grand regret : ne pas avoir affronté la France en quart de finale.
Un parcours mémorable… qui aurait pu l'être davantage ?
L’Algérie avait réalisé une performance mémorable en tenant tête à l’Allemagne, futur champion du monde, avant de s’incliner en prolongation (2-1). Un match qui reste gravé dans l’histoire du football algérien, et qui a fait passer un cap définitif à la sélection. Mais pour “Coach Vahid“, l’aventure aurait pu aller encore plus loin.
“Si on avait battu l’Allemagne, on aurait affronté la France en quart… Et on aurait gagné !” affirme-t-il avec conviction. Demi-finalistes de l'édition, les Bleus avaient été, eux aussi, éliminés par le champion allemand, injouable cette année-là.
Des déclarations qui ne surprennent qu'à moitié, au vu du tempérament si particulier du technicien, habitué aux déclarations fortes. Mais la relation Algérie-France étant si singulière, les propos pourront faire réagir d'un côté comme de l'autre de la Méditerranée.
Fantasme, affabulation, rêve… les commentaires pourront aller bon train, le technicien bosnien garde un droit auprès du peuple DZ : ressasser une période qui lui a procuré une fierté inestimable. “On a perdu, mais on a gagné le respect et l’amour du peuple algérien.” clôture-il.
“Coach Vahid” dans la légende
Après l’épopée historique de l’Algérie lors du Mondial 2014, Vahid Halilhodzic dit avoir reçu de nombreuses sollicitations, y compris une demande officielle du président algérien de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, pour poursuivre l’aventure avec les Fennecs. « Le peuple algérien veut que tu restes », lui aurait répété le chef de l’État à plusieurs reprises. Mais dans son esprit, le technicien bosniaque avait déjà tourné la page. Il avait choisi d’honorer une promesse faite à un ami devenu président de Trabzonspor.
Un choix qu’il regrette amèrement aujourd’hui. « C’est la plus grande bêtise de ma vie », avoue-t-il, affirmant ne pas comprendre lui-même cette décision, tout comme sa famille. Après cette expérience en Turquie, Halilhodzic a rebondi en sélection, dirigeant le Japon puis le Maroc, avec lequel il s’est qualifié pour le Mondial 2022 avant d’être remercié de manière frustrante juste avant le tournoi, pour la troisième fois de sa carrière. Depuis son départ des Lions de l’Atlas, qu'il n'a toujours pas digéré, l’entraîneur de 71 ans est sans poste, mais son nom revient régulièrement dans les discussions, parfois en Afrique, dès qu’une sélection cherche un meneur au caractère bien trempé.