Avec plus de quarante candidatures, la sélection algérienne conserve un certain attrait malgré la quasi-élimination des Fennecs de la course à la CAN 2012 après la déroute de Marrakech et la déculottée infligée par le Maroc. La FAF a tranché: ils sont désormais cinq encore en lice pour succéder à Abdelhak Benchikha sur le banc des Verts. Examen des CV des uns et des autres.
Philippe Troussier (France, 56 ans)
C'est le plus expérimenté du lot. Le technicien français est un véritable globe-trotter qui a traîné son jogging aux quatre coins du globe: Japon, Côte d'Ivoire, FUS Rabat, Kaizer Chiefs, Afrique du Sud, Nigeria, Burkina Faso, Maroc, OM, Qatar… Avec plus ou moins de réussite. Mais Troussier, fin connaisseur du continent africain dans son ensemble jouit du soutien de Mohammed Raouraoua, le président de la FAF.
Celui qui s'est converti à l'islam dispose cependant d'une réputation d'entraîneur exigeant, peu enclin aux compromis. Souvent taxé de “mercenaire”, le Sorcier Blanc pourrait faire profiter de son expérience les internationaux algériens, qui évoluent majoritairement en Europe. Mais, depuis 2005, Troussier n'a pas connu le haut niveau, exerçant même en troisième division japonaise!
Salaire estimé: environ 60 000 € par mois.
Vahid Halilhodzic (Bosnie-France, 59 ans)
Dur à cuire, exigeant, strict et rigoureux, “Coach Vahid” a le profil qu'il faut à des Fennecs parfois un brin dilettante. Sa seule expérience africaine, sur le banc de la sélection ivoirienne, a été une franche réussite, les Eléphants ne perdant pas un match dans le temps réglementaire en vingt-quatre rencontres. Seule… l'Algérie a réussi à faire chuter la Selefanto, lors d'un épique quart de finale de la CAN 2010.
De la discipline, de la rigueur tactique et un projet commun pour lequel il faut se sacrifier: lorsque le groupe adhère à ses valeurs, tout devient formidable et Halilhodzic et son groupe peuvent déplacer des montagnes, un peu comme à Lille, au PSG la première année et avec les Eléphants. Par contre, lorsque le groupe n’adhère pas, l’équipe s’enfonce sans que le Bosnien n'ait la moindre solution de rechange. Avec lui, ça passe ou ça casse.
Salaire estimé: environ 61 000 € par mois.
José Pekerman (Argentine, 61 ans)
C'est le Petit Poucet de cette course à cinq. Formidable bâtisseur, l'Argentin doit sa réputation au travail accomplit dans les équipes de jeunes (trois fois champions du monde des moins de 20 ans). Au plus haut niveau, son expérience est plus mitigée. Sous sa direction, malgré un jeu offensif et plaisant, l'Argentine de Messi, Mascherano, Tevez, Riquelme ou Aimar est sortie par l'Allemagne (1-1, 4 t.a.b 2) en quarts de finale de la Coupe du monde 2006. Autre défaut, Pekerman ne parle qu'espagnol et anglais.
Salaire estimé: environ 42 000 € par mois.
Dunga (Brésil, 47 ans)
Le plus Européen des Brésiliens jouit d'une formidable réputation de joueur après une carrière où il a remporté la Coupe du monde 1994 en tant que capitaine. Mais voilà, ce milieu défensif de devoir pâtit du jeu du Brésil sous sa houlette. Devenu entraîneur, Dunga a appliqué un système rigoureux aux magiciens auriverde, laissant même à la maison Neymar, Ronaldo ou Ronaldinho.
Son obsession de la rigueur dans le jeu et dans le marquage défensif, son style de jeu ne plaisent pas toujours et risquent de se heurter aux penchants offensifs des Fennecs en plus de leur manque de rigueur. Habitué à travailler avec une énorme pression des supporters, des médias et des politiques, le Brésilien, s'il parvenait à faire passer son message aux cadres de la Khadra pourrait devenir une légende en Algérie, malgré son goût particulier en matière de chemises. Malheureusement, Dunga n'est ni francophone ni arabophone.
Salaire estimé: environ 67 000 € par mois.
Jürgen Klinsmann (Allemagne, 46 ans)
L'Allemand a peut-être le profil le plus complet. Attaquant de légende passé par Stuttgart, le Bayern Munich, l'Inter Milan, l'AS Monaco ou Tottenham, le champion du monde 1990 s'est installé avec succès sur le banc de la Mannschaft, terminant 3e de la Coupe du monde 2006, organisée à domicile, en redorant le blason de l'Allemagne grâce à un jeu léché résolument porté vers l’avant léché. Pur produit de l’école allemande, il prône également le management à l’américaine, où il vit, il a également le chic pour créer une certaine harmonie dans un groupe. Ce qui ne sera pas du luxe chez les Fennecs.
Seul inconvénient, Klinsi vit à Los Angeles et effectue régulièrement des allers-retours vers les USA, où résident toujours sa famille. Pas question pour lui de déroger à cette règle. En outre, il ne possède aucune expérience de l'Afrique et pourrait s'avérer trop cher pour la FAF.
Salaire estimé: environ 166 000 € par mois.