Ancien directeur sportif de l'Olympique de Marseille, désormais en charge de la prospection des futurs talents africains pour le club phocéen, José Anigo s'attend à voir un Africain décrocher le Ballon d'Or dans un futur proche.
Depuis la consécration de George Weah en 1995, l'Afrique n'a plus connu de joueur recevant le fameux Ballon d'Or. Une période de disette qui est prochainement amenée à prendre fin d'après José Anigo. L'ancien directeur sportif de l'Olympique de Marseille prédit même un sacre prochain pour un des ambassadeurs du continent. “Je suis persuadé que le prochain Ballon d’Or sera un Africain. Demain, ce sera forcément un Africain parce qu’il existe maintenant des valeurs qu’on ne trouvait pas en Afrique“, a-t-il avancé au micro de BBC Afrique.
Et l'éphémère entraîneur de l'Espérance de Tunis de poursuivre : “Aujourd’hui, le gamin européen est chez lui. Il est enfermé dans la maison parce que la vie en Europe est un peu stressante. Aujourd’hui, en Afrique, on trouve des gamins tout neufs, pas encore formatés ou fabriqués. On va trouver des défauts à ces gamins, mais cette fraîcheur qu’ils apportent en Europe ne peut provenir que de l’Afrique.”
Yaya Touré bien plus réservé
Un optimisme sans doute dû à l'émergence d'une nouvelle génération d'internationaux emmenés par les têtes d'affiche que sont Andre Ayew, Riyad Mahrez, Yacine Brahimi, Pierre-Emerick Aubameyang, Sadio Mané, Yannick Bolasie ou encore les prometteurs U17 et U20 Maliens et Nigérians , auteurs de prestations remarquées et dont les noms sont de plus en plus cités auprès de clubs prestigieux (sans oublier les prometteurs U17 et U20 maliens et nigérians que l'Europe scrute déjà). Un constat qui tranche pourtant avec celui bien plus alarmiste de Yaya Touré, inquiet que la relève ne soit pas déjà au rendez-vous après la génération Drogba-Eto'o.
“Depuis quelque temps maintenant, je constate moi aussi que les Africains ont du mal à s’imposer ou à exister dans les plus grandes équipes. Mais tout ceci est un peu de la faute de Didier (Drogba), d’Eto’o, d’Essien ou encore d’Okocha (…) Ces joueurs-là ont placé la barre tellement haut que c’est très dur d’arriver derrière“, faisait récemment savoir le quadruple meilleur joueur africain de la CAF. “Ils ne sont pas assez conscients des efforts à faire pour aller tout en haut (…) Lorsqu’il s’agit de gravir les dernières marches pour aller tout en haut avec les Messi ou Cristiano Ronaldo, il n’y a plus personne.” Un constat sévère, qui montre le chemin qui reste encore à parcourir aux talents en devenir.