Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a formulé de nouveaux griefs contre le sélectionneur des Lions Indomptables, Marc Brys.
Dans un courrier adressé au ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, Samuel Eto’o a relaté les incidents qui se sont produits dimanche dernier, en marge du début du rassemblement des Lions Indomptables pour les matches qualificatifs à la Coupe du monde 2026. Le dirigeant de 43 ans a fait état de ce qu’il présente comme de nouvelles dérives de la part de Marc Brys, avec l’appui du ministère.
Changement unilatéral du staff
Le Flamand a en effet été accusé d'avoir “décidé unilatéralement de modifier l'encadrement technique et administratif des Lions Indomptables nommé par le comité exécutif (de la Fecafoot, ndlr)“. Comme on l'a vu sur les images qui ont circulé, le coordonnateur des sélections nationales, Benoît Angbwa, a ainsi été écarté, après avoir “travaillé pendant plusieurs jours avec l'hôtel Hilton pour un accueil sans écueil”. Alors qu’il est censé tenir la bourse de l’équipe nationale, et par ricochet assurer tous les frais inhérents à la sélection, des instructions auraient été données aux responsables de l’hôtel Hilton pour refuser tout paiement de sa part, préalable à la réservation des chambres.
Le ministère en a lui aussi pris pour son grade. Eto’o a en effet dénoncé le fait que ses collaborateurs aient “subi un ensemble d'intimidations et de menaces avec la collaboration des forces de maintien de l'ordre présentes massivement avec des instructions bien précises”. Puis de justifier la non-fourniture d’équipements aux joueurs et à l’encadrement, épinglant là aussi la responsabilité du sélectionneur. “Au moment où les employés de la fédération sont chassés du Hilton Hôtel, ils n'ont d'autre choix que d'emporter l'ensemble du matériel nécessaire à la bonne tenue du stage afin de le mettre en sécurité à la Fecafoot. En effet, celui-ci n’a pu être déployé du fait de l’animosité et des revirements de l’entraineur”, peut-on lire.
Eto’o a néanmoins consenti à libérer les maillots de l sélection, à condition qu’ “une demande formelle écrite lui soit transmise”. Et ce, alors que le ministère aurait, selon certaines sources locales, acheté des équipements express auprès de l’équipementier pour permettre au groupe de s’entrainer. Symbole d’un revirement à 180°, les points de vente des billets pour le match, initialement bloqués par la Fécafoot, ont été ouverts.
Eto’o met le ministère dos au mur
Reste la question épineuse : quel staff s’assiéra aux côtés de Marc Brys samedi face au Cap-Vert (3e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026) ? La tendance est pour celui constitué par le ministère. Seulement, Eto’o a mis en garde : l’encadrement version Fécafoot est le seul reconnu pour l’instant par la FIFA, et par conséquent aucun autre encadreur – sous-entendu ceux issus du ministère – n’est autorisé à siéger sur le banc au stade Ahamadou Ahidjo.
“Il n'est pas superflu d'attirer votre attention sur le fait que seuls les membres de l'Encadrement Technique nommés par le Comité Exécutif de la Fecafoot sont ceux reconnus par la FIFA et habilités à recevoir les accréditations nécessaires. La conséquence directe au vu des choix de l'Entraineur-Sélectionneur sera d'avoir un banc de touche sans adjoints, sans médecin, sans kinésithérapeute et sans team manager. Toute chose qui compromettra inévitablement nos chances de victoire à l'occasion de cette rencontre.”
Avec cette menace à peine voilée, Eto’o met clairement son entité de tutelle dos au mur. Mais surtout, il lui endosse habilement la responsabilité d’un très probable échec voire une suspension par la FIFA. Le tout, en se disant “disponible en tout temps afin” pour rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard. Finement joué. Reste à connaître la réplique du ministre.