Après un parcours brillant lors de la Coupe du monde 2014, l’Algérie se trouve à la croisée des chemins. Les Fennecs devront assumer leur nouvelle dimension à la CAN 2015 pour laquelle il faudra se qualifier, vraisemblablement avec Christian Gourcuff comme sélectionneur.
“L'expérience du Brésil nous donne une confiance énorme pour la CAN 2015, le but c'est de la gagner, on représente une grande équipe d'Afrique.” Dès les minutes suivant l’élimination de l’Algérie en huitième de finale de la Coupe du monde 2014, face à l’Allemagne (1-2, a.p.), Madjid Bougherra ne perdait pas le nord. Le capitaine affichait clairement les ambitions des Fennecs au cours des mois à venir.
La CAN représente un objectif légitime au vu du parcours des Verts au Brésil, aussi bien dans les résultats que dans le jeu. Ils n'ont pas à rougir de leur élimination face à l'Allemagne, peut-être future championne du monde, face à qui ils ont déployé leur jeu offensif, ne restant pas cloîtrés derrière comme face à la Belgique (1-2) pour leur entrée dans la compétition. “Après 90 minutes, peut-être que l’Algérie méritait de gagner“, a même lâché André Schürrle.
“On se bat les uns pour les autres“
De Sidi Moussa à Sorocaba, le camp de base des Verts au Brésil, un groupe est né. “C’était une belle aventure collective. J’ai joué avec des Fennecs qui se battaient tous les uns pour les autres“, se félicite Sofiane Feghouli. “C’est ce qu’on recherche dans le sport de haut niveau et c’est très rare de le trouver. C’est un milieu avec beaucoup d’égoïsme“. L’état d’esprit du groupe algérien va être mis à rude épreuve au cours des prochains mois.
Démarrer comme remplaçant face à l’Allemagne en huitième de finale d’un Mondial n'a rien d'affligeant. Disputer toute une campagne d’éliminatoires dans la peau d’un remplaçant peut en revanche poser un vrai problème. En septembre, les Soudani, Ghilas, Taïder, Mahrez voire Brahimi accepteront-ils ce statut sans créer des vagues ?
Le traumatisme de l’après-2010
Pressenti pour succéder à “Coach Vahid”, Christian Gourcuff laisse entendre qu’il souhaite s’appuyer sur un système à deux pointes. Un changement qui obligera l’ancien technicien de Lorient à laisser un élément de son trident offensif (Feghouli-Brahimi-Djabou) sur le banc. Pas évident…
Attention aussi à l’excès de confiance qui peut guetter les Fennecs. Après avoir renoué avec le Mondial en 2010, ils n’étaient pas même parvenus à se qualifier pour la CAN suivante, en 2012, concédant un humiliant 4-0 face au frère ennemi marocain, justement hôte de l’édition 2015.
Rester mobilisés
Les coéquipiers de Madjid Bougherra, qui devrait continuer au moins jusqu’à la CAN, ont retenu la leçon, ils le jurent. Et ce n’est pas la seule. “L'échec de la CAN-2013 (élimination au premier tour, ndlr) nous a fait du bien, on est redescendu sur terre“, assure le capitaine algérien. Ses propos seront mis à l’épreuve.
Il n’est guère difficile de se motiver pour défier l’Allemagne ou la Belgique, mais attention à la démobilisation qui pourrait guetter les Fennecs avant d’affronter le Mali, l’Ethiopie et le vainqueur de Bénin-Malawi, ses adversaires dans les éliminatoires de la CAN 2015.
“Ce sera un autre défi pour nous. Il faudra se relever rapidement et oublier ce Mondial, tout en tirant les enseignements qu'il faut“, résume Saphir Taïder. “Nous avons une très belle équipe qui pourra faire parler d'elle à l'avenir“. La moyenne d’âge des Fennecs étant de 26,6 ans, il n’a pas tort !