Stupeur vendredi soir, le Maroc a demandé le report de la phase finale de la CAN 2015 qu’il doit organiser en janvier prochain. Le gouvernement du royaume veut éviter la propagation d’Ebola par l’intermédiaire de pays frappés par le virus.
Une fois n’est pas coutume, les performances des sélections africaines sur le terrain ont à nouveau été éclipsées par l’actualité extrasportive vendredi soir. Tandis que la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2015 battait son plein, le gouvernement marocain a effectué une annonce pour le moins inattendue. Alors que le royaume chérifien doit accueillir la phase finale de la CAN 2015 du 17 janvier au 8 février prochains, le ministre de la Jeunesse et des Sports a tout simplement annoncé qu’il demande le report de la phase finale de la compétition à la CAF.
Cette demande fait suite à “la décision du ministère (marocain) de la Santé d'éviter les rassemblements auxquels prennent part des pays touchés par le virus Ebola“, indique l’agence de presse MAP. Implicitement, le Maroc redoute donc la participation de pays d’Afrique de l’Ouest, particulièrement frappée par le virus.
La CAF intransigeante ?
On déplore 2316 décès au Liberia, déjà éliminé, 930 morts en Sierra Leone et 778 en Guinée (et 43 morts en RD Congo dus à une épidémie de fièvre Ebola distincte du virus principal). Or, les Leone Stars et le Syli National sont toujours en course pour la qualification et pourraient donc se rendre au Maroc, en janvier prochain, avec leurs supporters. Paradoxalement, le Royaume, jusqu’à présent épargné par l’épidémie, abrite les matches de la Guinée, contrainte par la CAF de délocaliser ses rencontres à domicile, durant la phase éliminatoire. Guinée-Ghana aura d’ailleurs lieu samedi à Marrakech.
Reste à savoir comment la CAF va réagir à la demande marocaine alors qu’elle a jusqu’à présent prôné la prudence seulement lorsqu’il est question des pays durement frappés par le virus, refusant par exemple de délocaliser les matches du Nigeria qui déplore 8 cas mortels. Lors de la 1ère journée, l’instance dirigeante du football africain était d’ailleurs restée ferme à l’égard du gouvernement ivoirien qui refusait au départ d’accueillir la Sierra Leone pour son match contre les Eléphants. Avant de lâcher prise devant l’insistance de la CAF. Même issue pour le Maroc ou grand chamboulement ?