Le mythe d’invincibilité du Mali a été brisé dimanche à Cotonou. Pour la première fois depuis les indépendances de 1960, les Ecureuils du Bénin sont venus à bout des Aigles au cours d’une compétition officielle. Cette fois-ci, c’est lors de la première journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, qui se déroulera au Brésil
(De notre correspondant)
Jamais un duel Bénin-Mali de football n’a tourné en faveur des Ecureuils. Mais depuis le dimanche 3 juin 2012, les Béninois ont enregistré leur première victoire face aux Aigles qui viennent pourtant de finir 3e la CAN 2012. Pour cette première journée des éliminatoires du Mondial qui se déroulera au Brésil, les Ecureuils du Bénin emmenés par le technicien français Manuel Amoros se sont bien préparés. Dans leur tête, un seul objectif est fixé : arracher une victoire historique face au Mali pour se réconcilier avec le public béninois. Et dès l’entame du match, les Ecureuils prennent la direction des grandes occasions de but. Ils se montrent très entreprenants et menaçants.
L’équipe, remaniée à plus 20%, est renforcée par un libéro très peu connu, Jordan Adéoti (Colomiers en France), un attaquant du FC Zilina, Bello Babatundé et un latéral, droit Arsène Ménessou (As Eupen-France). La troupe à Amoros tente dans les dix premières minutes de déstabiliser la défense d’Adama Tamboura et Ousmane Berthe. Ces derniers résistent jusqu’à la 18e minute de jeu, quand un ballon joué en profondeur depuis la défense béninoise atterri dans la surface de réparation malienne. La charnière centrale des Aigles tergiverse. Le renard des Ecureuils, Razack Omotoyossi se saisit du cuir et le catapulte dans les filets adverses. C’est l’extase dans les tribunes. Mais après cette ouverture, aucun Béninois ne pouvait s’imaginer que les Aigles resteraient sans réaction. Dans les duels précédents, le Mali était toujours revenu au score pour obtenir au moins le nul.
Première victoire pour Manuel Amoros
Avec donc ce score étriqué, certains supporters béninois ont sorti leurs chapelets pour implorer le bon Dieu. Le score reste tel jusqu’à la fin des 45 premières minutes, prières exaucées. En seconde période de jeu, les Ecureuils baissent les pieds. Et les Aigles assènent quelques coups de boutoirs dans la défense béninoise. Toutes les occasions maliennes ont été, en revanche, vendangées. Seydou Keïta est ses coéquipiers n’étaient pas dans le match., tous manquaient d’adresse. Amadou Pathé Diallo, le sélectionneur malien, remplaçant d’Alain Giresse, ne pouvait plus rester assis. A maintes reprises, il est allé replacer ses poulains sur le rectangle vert du stade de l’Amitié de Cotonou.
En pointe de l’attaque malienne, le géant Diabaté peine à contrôler le ballon pour administrer une bonne frappe. Seydou Keïta était devenu également transparent sur l’aire de jeu. Au bout du rouleau, le Mali, médaillé de bronze à la dernière CAN, concède une défaite; la première de son histoire à Cotonou, à la grande joie des Béninois qui avaient soif de victoire. Manuel Amoros, de son côté, enregistre ainsi son premier succès avec les Ecureuils. Et il compte multiplier ces moments de bonheur dans les prochains jours surtout qu’il a à jouer le Rwanda et l’Ethiopie dans ce mois de juin.