Les soupçons de corruption lors de l'attribution du Mondial 2022 au Qatar s'alourdissent un peu plus. Cette fois, c'est Phaedra Almajid, membre du comité de candidature qatari, qui a fait des révélations à France Football, notamment au sujet de trois membres de la Confédérations africaine de football.
Les langues se délient un peu plus. Alors que les soupçons et accusations de corruption autour des conditions d'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar sont légion, elles ont franchi un nouveau cap avec les révélations de Phaedra Almajid. Ce mardi dans les colonnes de France Football, l'ancienne membre du comité de candidature du Qatar a rapporté une conversation compromettante à laquelle elle a assisté en 2010, avant le vote final.
Lors d'une réunion tenue dans un hôtel à Luanda, capitale angolaise, durant le congrès de la Confédération africaine de football (le 29 janvier), Almajid relate un bref échange entre un de ses collaborateurs et un membre de la CAF, qu'elle ne cite pas.
“Les Qataris sont ravis de la présence d'un haut dirigeant. Ils souhaitent faire bénéficier sa fédération d'un don d'un million de dollars“, indique-t-elle. “Ce monsieur répond, sans même jeter un regard sur le Qatari : ‘Ah, un million de dollars… Pourquoi pas un million et demi ?' Et le Qatari dit qu'il espère pouvoir compter sur son soutien. L'intéressé lui assure que c'est le cas. Et c'est fini. Je n'ai jamais vu une offre aussi directe. J'étais sous le choc.”
Trois dirigeants de la CAF approchés
L'ancienne responsable de la communication précise au magazine sportif que cette même scène se produira à nouveau avec deux autres dirigeants de la CAF durant ce congrès, mais aussi plus tard avec des représentants espagnols, également approchés.
Sous le feu des projecteurs depuis que son nom est clairement apparu dans un rapport de Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement de la commission d'éthique de la FIFA, qui a diligenté une enquête sur le Qatargate, Phaedra Almajid indique n'avoir eu d'autre solution que de révélé tout ce qu'elle savait. “Il ne m'a pas laissé d'autre choix. Il m'a jeté aux lions“, précise-t-elle.
Reste à savoir qui sont ces trois représentants de la CAF qui sont pointés du doigt. Vu la tournure prise par les événements et la gravité des accusations, la révélation de leurs identités n'est plus qu'une question de temps.
