Coupe du monde 1986 : L’Algérie pleure, le Maroc rit

Publié le par Ali Makhan, actualisé le

Afrik-Foot.com vous raconte l’histoire des équipes africaines en Coupe du monde de football. Pour cette édition mexicaine, l'Afrique du Nord est à l'honneur avec l'Algérie et le Maroc. Mais les Maghrébins vont connaître des destins opposés: si les Fennecs chutent d'entrée, les Lions de l'Atlas deviennent la première africaine à participer au second tour du Mondial.


Pour cette treizième édition de la Coupe du monde, qui se déroule au Mexique, les cousins maghrébins, Algérie et Maroc, ont été désigné représentants de l’Afrique au terme d’une campagne qualificative menée tambour battant. Les Fennecs ont dompté l’Angola (0-0, 2-3), la Zambie (2-0, 1-0) puis la Tunisie (4-1, 3-0) alors que les Lions de l’Atlas ont pris le dessus sur le Sierra Leone (1-0, 4-0), le Malawi (2-0, 0-0), l’Egypte (0-0, 2-0) et la Lybie (3-0, 0-1).

Seize après sa première participation, voici donc le Maroc, équipe africaine de l’année 1985, de retour au Mexique. Et ils ne vont pas décevoir. Placé dans un groupe F relevé (Pologne, Angleterre, Portugal), les hommes du Brésiliens José Faria, petit bonhomme souriant qui se convertira par la suite à l’Islam, ont fière allure. Zaki, Bouderbala, Krimau, El Haddaoui, Timoumi… autant d’étoiles qui vont briller en Amérique centrale. Face à la Pologne de Boniek, le Maroc impressionne par la qualité de son jeu mais doit se contenter d’un nul. Rebelotte au deuxième match, face à l’Angleterre de Gary Lineker, futur meilleur buteur de l’épreuve avec 6 réalisations mais qui doit buter sur un Badou Zaki des grands jours. La dernière journée sera donc décisive. Le Portugal de Paulo Futre ne fait pas le poids face à Abdelrazzak Khairi (19e, 26e) et Abdelkarim Krimau (62e), sans doute l’un des plus talentueux mais également inconstant attaquants de sa génération. 3-1, premiers de leur groupe, les Lions sont en huitièmes !

Le chef d'œuvre de Diego

Mais, c’est la RFA, finaliste il y a quatre ans, qui se dresse devant les Nord-Africains. Coachée par Franz Beckenbauer et composée de joueurs du calibre de Rudi Völler, Lothar Matthäus, Karl-Heinz Rummenigge ou Andreas Brehme, les Marocains sont tombés sur un os. Comme, d’ailleurs, la Tunisie en 1978 ou l’Algérie en 1982. Comme d’habitude, à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. Malgré un nouveau match héroïque de leur portier, les Lions doivent s’incliner sur un joli coup franc de Matthäus à trois minutes de la fin. Une triste élimination mais c’est bien le futur finaliste qui poursuit sa route.

De son côté, l’Algérie, évidemment dirigée par Rabah Saâdane, n’aura pas confirmé tous les espoirs entrevus en Espagne. Les Madjer, Zidane, Mansouri, Belloumi et Bensaoula sont toujours là mais le ressort est cassé : une préparation raté et la mésentente entre professionnels et locaux minent la compétition des Verts. Bilan, un match nul en ouverture face à l’Irlande du Nord (1-1) et deux défaites face au Brésil (1-0) et l’Espagne (3-0). Face à Zico, Falcao ou Socrates puis Butragueno, Salinas et Zubizarreta, la Khadra n’a rien montré, laissant à Diego Maradona le soin d’illuminer le Mondial de son doublé légendaire face à l’Angleterre en quarts et l’Argentine s’adjuger son deuxième titre, en finale face à l’Allemagne (3-2).

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Ali Makhan