Dimanche soir, le protocole anti-racisme de la FIFA a été déclenché pour la première fois à la Coupe du monde des clubs lors du match Real Madrid-Pachuca (3-1).
L’incident s’est produit à la 49e minute de la seconde période de la rencontre de Coupe du Monde des Clubs entre le Real Madrid et Pachuca. Sur l’action, Antonio Rüdiger et Gustavo Cabral se sont accrochés lors d’un duel aérien dans la surface de Pachuca. Ensuite, les deux joueurs ont échangé des mots et le défenseur allemand d'origine sierra-léonaise a alerté l’arbitre brésilien Ramon Abatti Abel pour signaler qu’il avait été insulté par le joueur argentin.
Ramon Abatti Abel, qui était proche de l’action, a discuté avec les deux joueurs — de façon un peu plus ferme avec Cabral. L’arbitre brésilien a alors activé le protocole anti-racisme de la FIFA, en croisant les bras en forme de « X ». Cependant, le défenseur de Pachuca n’a pas été sanctionné pour l’insulte présumée et le match a repris normalement.
🚨 Xabi Alonso: “Racist insult against Rudiger? That's what Rudiger said, and we believe him”.
— Fabrizio Romano (@FabrizioRomano) June 23, 2025
“Now FIFA is investigating. It's unacceptable”. pic.twitter.com/aN7X6wdIFF
Après le coup de sifflet final, Rüdiger et Cabral ont de nouveau échangé des mots et ont dû être séparés par d’autres joueurs. Certains joueurs de Pachuca, comme l’attaquant Rondón, ont tenté de parler avec le défenseur du Real Madrid.
Conformément à la procédure, Ramon Abatti Abel a dû mentionner les incidents du match entre le Real Madrid et Pachuca dans son rapport et la FIFA devrait ouvrir une enquête. C'est la deuxième polémique liée au racisme de la compétition, après que la FIFA ait camouflé sa campagne antiracisme
Comment fonctionne le protocole anti-racisme de la FIFA ?
Le protocole anti-racisme de la FIFA se divise en trois étapes. Durant la première, si l’arbitre n’a pas vu ou entendu le geste ou la parole raciste, il peut être informé de la plainte par les joueurs, d’autres membres de l’équipe d'arbitrage ou un officiel du match. Il doit alors faire le geste du « X » avec les bras.
O árbitro Ramon Abatti Abel fez o sinal do protocolo antirracismo após uma discussão do Rudiger com o argentino Gustavo Cabral.
— Papo de Boleiros 🇧🇷 (@_papoboleiros) June 22, 2025
📸 Reprodução pic.twitter.com/DC76vycYMK
À partir de ce geste, l’arbitre doit décider s’il doit ou non interrompre la rencontre. Si le match est arrêté, une annonce doit être faite dans le stade pour expliquer la raison de l’interruption.
Lors de la deuxième étape, si les incidents racistes persistent, l’arbitre doit suspendre le match et demander aux équipes de regagner les vestiaires. Une nouvelle annonce doit être faite dans le stade, informant de la possibilité d’annulation du match.
Dans la troisième et dernière étape, après la reprise du match et si les incidents continuent, l’arbitre doit interrompre définitivement la rencontre.
Version des faits divergentes après l’accusation de racisme
Après le match, les entraîneurs du Real Madrid et de Pachuca se sont exprimés sur l’accusation de racisme portée par Rüdiger contre Gustavo Cabral. Sans surprise, chaque camp a défendu son joueur.
“Toni [Rüdiger] nous a dit quelque chose, le protocole de la FIFA a été activé et une enquête est en cours. Nous le croyons. C’est inacceptable“, a déclaré Xabi Alonso, du Real Madrid.
Jaime Lozano, entraîneur de Pachuca, a dit faire confiance à Cabral, mais a précisé ne pas avoir parlé avec le joueur à ce sujet :
“Je viens de l’apprendre. Nous n’en avons pas parlé dans le vestiaire, je n’ai pas discuté avec Cabral à ce sujet. Je ne peux pas expliquer. Connaissant Cabral, cela n’est jamais arrivé avec aucun joueur ni avec qui que ce soit à Pachuca. Je mets ma main au feu pour Cabral.“
Dans la zone mixte du Bank of America Stadium, Gustavo Cabral s’est défendu de l’accusation. Le défenseur de Pachuca a affirmé avoir dit « cagón de mierda », une expression courante en Argentine. Rüdiger ne s’est pas encore exprimé.
Cet article est une adaptation d'un article publié par notre partenaire Trivela.