Drame de N’Zérékoré : des témoignages glaçants qui accablent la police

Publié le par Hicham Bennis

Plus de 72 heures après le drame qui a touché la Guinée, à N'Zérékoré, le témoignage d'une survivante vient mettre en porte-à-faux la police.

Dimanche la finale du trophée Général Mamadi Doumbouya a plongé la Guinée dans le deuil avec un incident sans précédent. Des affrontements violents survenus lors du match opposant Labé à N’Zérékoré ont causé des pertes humaines tragiques. Une décision arbitrale sur un penalty sifflé à la 83e minute a débouché sur des violences et des mouvements de foule, dont le bilan officiel se dresse à 56 morts, et de nombreux blessés recensés.

« Ils ont marché sur nous »

Trois jours plus tard, alors qu'un deuil national a été décrété les bouches se délient. Celle d’une survivante, relayée par le journaliste Facely Konaté, rapporte un témoignage essentiel à la suite de l’affaire :

« La police nous a complètement bouleversé hier (dimanche, ndlr) parce que le temps pour nous de sortir, ils ont barré la route avec les véhicules. Là, on ne pouvait pas sortir. Nous qui sommes venus avant, nous sommes restés donc en bas. Ceux qui sont venus en arrière-plan ont marché sur nous, explique-t-elle. Je suis arrivée à l’hôpital sans me rendre compte parce que j’avais fait une crise. Le gaz lacrymogène était de trop. Heureusement, j’ai eu plus de peur que de mal», a-t-elle confié dans une vidéo partagée sur X.

Avant de faire un constat terrible : « Les autorités ont démissionné de leur responsabilité hier. Au lieu d’encadrer les enfants mineurs qui étaient au stade, cela n’était pas leur préoccupation. Leur préoccupation était de savoir comment ils allaient sortir du stade. Et la sécurité qui devait protéger la population, a fait face aux autorités pour les sauver et les aider à sortir du stade. Ils s’en foutent des citoyens. On sait tous qu’ils sont là pour protéger les personnes et leurs biens », ajoute-t-elle.

« L'aîné est retombé sur son petit frère »

« Je suis dans une famille où des frères tentaient d'escalader le mur. Le plus jeune est tombé, l'aîné est retombé sur son petit frère, il a cassé son cou », a aussi raconté le journaliste Alphonse Philippe Traoré, cité par la BBC.

Le premier ministre Amadou Oury Ba a indiqué que le gouvernement a ouvert une enquête pour situer les «responsabilités de ce tragique évènement ». Dans cette optique, ces témoignages pourraient être bien utiles.

Drame de N’Zérékoré : des témoignages glaçants qui accablent la police

Hicham Bennis

Couteau suisse adepte du sport africain. Un peu de TV chez L'Équipe, et beaucoup de presse écrite chez Befoot, Libé, La Depêche du Midi...