Samuel Eto’o a reçu lundi la médaille européenne de la tolérance décernée par le Conseil européen de la tolérance et de la réconciliation. L’ONG tenait à récompenser le Camerounais pour l’ensemble de son combat face au racisme.
Et un trophée de plus qui vient s’ajouter à la longue collection de Samuel Eto’o. Certainement pas le plus prestigieux mais sans doute l’un de ceux dont il peut être le plus fier. Lundi, le Conseil européen de la tolérance et de la réconciliation, une organisation non gouvernementale, a décerné au Camerounais la médaille européenne de la tolérance au cours d’un dîner de gala organisé au Kensington Palace de Londres.
L’attaquant qui fête ses 34 ans ce mardi a été récompensé pour l’ensemble du combat qu’il a mené contre le racisme au cours de sa carrière. En 2006, alors qu’il jouait avec le FC Barcelone, le Camerounais avait notamment tenté de quitter le terrain après que les ‘supporters' du Real Saragosse aient imité des cris de singe quand il touchait le ballon. Ses coéquipiers l’avaient finalement convaincu de poursuivre la rencontre.
“Samuel est récompensé pour son leadership et son dévouement à combattre le racisme et l’intolérance“, a expliqué Moshe Kantor, le président de l’ONG. “Victime de plusieurs incidents racistes, il a trouvé le courage et la volonté de faire face aux racistes, de bâtir les consciences et d’inspirer des footballeurs et des millions de fans“.
“Je voulais conquérir le monde“
“Dans ces heures inquiétantes, il est important d’envoyer un message clair : le racisme n’a pas sa place dans le football“, a souligné Moshe Kantor. “Nous avons récemment été témoins des actes des supporters de Chelsea ou de West Ham… On s’aperçoit que le racisme et l'antisémitisme se portent encore bien dans le football“. Attaquant des Blues la saison passée, Samuel Eto’o s’est d’ailleurs dit “choqué” par l’incident raciste commis par des ‘supporters' des Blues dans le metro parisien. “Ces dix supporters ne sont pas représentatifs des fans de Chelsea“, a tout de même tenu à clarifier l’attaquant.
L’ancien Lion Indomptable a conclu en revenant sur sa première confrontation, douloureuse, avec le racisme. “Quand j’ai grandi, je pensais que tout n’était que qu’amitié, respect et partage. Puis j’ai découvert que malheureusement il y a des gens qui ne pensent pas de la même façon mais qui ont de la haine“, déplore-t-il. “Quand j’ai quitté le Cameroun à 15 ans, j’avais un rêve. C’était de conquérir le monde. Je voulais prouver qu’un jeune garçon qui vient d’Afrique est capable d’avoir du succès et de réussir beaucoup de choses“. Que l’ancien Intériste se rassure, il a largement accompli sa mission.