Foot Expo 2012 : conception, gestion et entretien des stades en Afrique

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Du 11 au 14 octobre à Marrakech, se tient le salon Foot Expo 2012, deuxième édition d'un évènement qui vise à regrouper tous les acteurs du ballon rond au niveau du continent. Pour ce rendez-vous, un des axes des conférences soulève la question des infrastructures et surtout, comment contribuer à l'essor du football sur le continent, notamment au travers de la mise en place d'équipements de qualité ? Et si construction il y a, il faut aussi en assurer la pérennité avant que des stades flambants neufs ne se transforment en véritables déserts ou gouffres financiers.


(Au salon Foot Expo 2012, au grand Stade de Marrakech)

Pourquoi concevoir des enceintes neuves et surtout, comment en assurer la viabilité économique ? C'est en substance la question à laquelle les intervenants du Foot Expo 2012 ont tenté de répondre lors de la première journée de ce salon dédié au football africain. Présent en tant qu'invité de marque, le directeur du stade de Wembley, Roger Maslin est revenu sur la nécessité de recourir à des enceintes sportives de haut niveau pour pouvoir permettre aux sportifs d'évoluer dans les meilleures conditions possibles, mais aussi au public d'y trouver son compte, sans quoi celui-ci déserterait les stades.

S'il explique avoir en Wembley un produit haut de gamme, Roger Maslin estime qu'il est “possible de faire la même chose au Maroc“. Le Britannique nuance toutefois cette idée en définissant le marché africain comme “un marché unique en son genre au niveau de la construction, dont il faut prendre en compte toutes les spécificités“, notamment culturelles. Prenant en compte l'exemple du Maroc, le directeur de Wembley a conclu qu'”il est possible d'avoir des constructions similaires dans ce pays, mais à condition d'être soutenu par les autorités et surtout être en mesure de pouvoir utiliser ces infrastructures de façon durable.

L'exemple de l'Angola et de ses stades vides

La désertion des enceintes sportives, un problème récurent sur le continent une fois une compétition majeure, comme la Coupe d'Afrique des nations par exemple, terminée. Pour évoquer ce phénomène des stades vides post-compétition, Joao Coelho, l'architecte du Stade National du 11 Novembre, à Luanda en Angola, qui a accueilli des rencontres de la CAN 2013, a confirmé l'idée que la construction de stades flambants neufs n'est pas le problème majeur. Pour l'intervenant portugais, “à l'exception de la pelouse, il est tout à fait possible de construire en Afrique des stades identiques à ceux qui se trouvent en Europe. C'est par contre au niveau de l'entretien et de la vie du stade après une compétition que se trouve le cœur du problème.” Selon Coelho, afin de permettre à une enceinte de football de continuer à réaliser des rentrées de liquidités, il est impératif que son usage ne se limite pas qu'au ballon rond.

Il faut donner l'opportunité au public d'aller au stade pour autre chose que du football car il n'y a pas que des matchs le week-end. Il faut aussi développer les concerts et des manifestations sportives autres que le football pour éviter que les stades ne deviennent de véritables gouffre financiers“, a avancé l'architecte. Sauf que dans la pratique les choses deviennent tout de suite plus dures à mettre en place, notamment en raison d'un aspect d'ordre économique dans des pays où il devient tout de suite difficile de trouver un budget pour des évènements tels des concerts et autres manifestations, alors que la principale préoccupation des famille reste d'assurer leurs besoins vitaux. Raison pour laquelle ces évènements annexes aux matchs ne trouvent pas nécessairement échos auprès du public. Du moins, pour le moment.

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Mansour Loum