“Dans la famille…, je voudrais le frère!” Le talent, dit-on, est dans les gènes. Mais les frères de footballeurs célèbres ne réussissent pas tous. Exemples avec Freddy Drogba ou David Eto'o. Contre-exemples avec André, Jordan et Rahim Ayew ou Kolo et Yaya Touré.
Le football, on le sait, est une grande famille. Mais il n'est pas toujours évident de réussir quand on porte un patronyme célèbre. De Didier à Freddy Drogba en passant par André, Rahim et Jordan Ayew via Kolo et Yaya Touré ou David, Etienne et Samuel Eto'o, les frangins africains ne réussissent pas tous de la même façon.
“Oui, c’est difficile. Mais, il faut que je sois à la hauteur. C’est à moi de prouver“, assure Freddy Drogba à RMC. Porter un nom connu n'est pas toujours évident. Et la comparaison avec un frère capitaine et buteur de la sélection nationale peut être lourde. Surtout si, comme David Eto'o, on joue au même poste que son illustre aîné. Le jeune frère de l'attaquant de l'Inter Milan, a suivi les traces de Samuel: des débuts à la Kadji Sports Academy, un transfert vers le Real Majorque et… puis c'est tout. David a enchaîné les clubs et les expériences exotiques visitant l'Espagne (Ciudad de Murcia, SD Ponferradina), la Suisse (Yverdon, FC Meyrin), la France (Créteil, Sedan), l'Ukraine (Metalurh Donetsk), la Grèce (Aris Thessalonique, Ilisiakos) ou la Slovénie (FC Koper). Un beau CV de globe-trotter pour un joueur de 24 ans à peine. A 22 ans, Etienne Eto'o végète lui en Espagne, enchaînent les prêts dans des clubs de divisions inférieures.
La comparaison pas toujours évidente
Mais il y a aussi des belles histoires, à l'image de Kolo et Yaya Touré, partenaires sous le maillot de la Côte d'Ivoire comme de Manchester City. Et le talent est visiblement dans les gênes puisqu'il y a un troisième frère Touré, Ibrahim, passé par le Metalurg Donetsk, l'OGC Nice ou l'ASEC Abidjan, qui évolue aujourd'hui en Egypte. Autre exemple avec la famille Kalou. Dans un style similaire, fait de dribbles et de démarrages fulgurants, Salomon et Bonaventure ont ainsi animé les flancs de Feyenoord avant d'aller à, respectivement, Chelsea et au PSG. Le passage de flambeau a bien eu lieu puisque le joueur des Blues a reçu le numéro 8 chez les Eléphants lorsque son aîné l'a quitté.
Egalement internationaux, les trois Ayew ont de qui tenir. André, Jordan et Rahim sont ainsi les fils du légendaire Abedi Pelé, triple Ballon d'Or africain qui a fait les beaux jours de l'OM. C'est d'ailleurs là que les deux derniers expriment leur talent. Pas jaloux, Rahim, qui évolue à Lierse après un pige compliquée au Zamalek, ne cesse de vanter les talents de ses deux frères. “Mes frères jouent bien à Marseille cette saison et je fais de mon mieux en Belgique, a assuré l’aîné de la dynastie à GhanaSoccerNet. C’est juste un début pour nous tous parce que nous sommes encore jeune et qu’il nous reste de nombreuses années. Jordan et André ont montré à Marseille et au reste du monde du football qu’ils peuvent exceller si on les soutient. Ici aussi, je me bats pour garder le nom de la famille tout au sommet et que le Ghana reste en haut de l’affiche. Notre père a placé la barre très haut, il sera difficile pour nous de faire aussi bien. Mais il sera fier de nous si nous y parvenons. C’est un sacré challenge. On s’encourage pour tirer le meilleur de chacun d’entre nous. Je sais que nous parviendrons à satisfaire les fans du Ghana.”
Un duel fratricide
On pourrait également citer les Kényans MacDonald Mariga, Victor Mugubi, Thomas et Sylvester Wanyama, les Zambiens Chris et Félix Katongo, les Egyptiens Hossam et Ibrahim Hassan, les Sénégalais Djibril et Souleymane Diawara ou Mody, Mamadou et Dame Traoré, les Nigérians Kalu et Ikechukwu Uche, les Marocains Youssouf et Mustapha Hadji ou les Camerounais François Oman-Biyik et André Kana-Biyik (dont le fils, Jean-Armel, frappe à la porte des Lions Indomptables)… tous internationaux.
Mais le cas de la famille Boateng est sans doute le plus intéressant puis, lors de la Coupe du monde 2010, Kevin-Prince et Jérôme sont devenus les deux premiers frères de l'histoire à évoluer… l'un contre l'autre. D’un côté, Jérôme, l’Allemand. De l’autre, Kevin-Prince, le Ghanéen. L’international allemand salivait d'ailleurs d'avance avant la rencontre. “Depuis que l’Allemagne et le Ghana ont été tirés au sort dans le même groupe, Kevin et moi échangeons des textos, déclarait à l'époque le défenseur du HSV. La poignée de main d’avant-match sera un moment particulier mais, après ça, il sera un adversaire comme les autres. La famille ne compte plus et si je dois le tacler, je le ferais sans même y penser.” Au final, c'est la Mannschaft qui s'est imposée (1-0). Un résultat qui arrange tout le monde puisque les deux formations se sont qualifiées. Mais la question se pose: qui leur père a-t-il supporté?