La grogne monte au Gabon depuis le retour de la sélection du CHAN 2016 et les lourdes sanctions prises à l'encontre de certains joueurs pour des comportements jugés “indignes” par la Fédération. L'Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon monte au créneau pour faire valoir les droits des joueurs incriminés.
L’élimination prématurée du Gabon dès la phase de groupes du CHAN 2016 a du mal à passer du côté de la Fédération gabonaise. Après les trois rencontres sans succès des Panthères au Rwanda, synonyme de retour prématuré à Libreville, l’instance a décidé de trancher dans le vif dès le retour de la délégation en faisant le ménage au sein de l’encadrement de l’équipe. Sélectionneur des locaux, Stéphane Bounguendza a été remercié sans ménagement par la Fegafoot, tout comme son staff technique dont son adjoint Anicet Yala et l’entraîneur des gardiens, Jacques Deckoussoud.
D'un an de suspension au bannissement à vie
Premières mesures suivies d'autres bien plus lourdes à l'encontre de certains joueurs qui participaient à la compétition et notamment trois d’entre eux, Edmond Mouélé (Mangasport), Abdou Atchabao (CF Mounana) et Stévy Nzambe (AS pélican) qui ont écopé de d'une suspension à vie de la sélection. De leur côté, Allen Nono (AS Pélican) et Wils Aworet (FC Akanda) ont écopé de deux ans de suspension dont un avec sursis alors que Mario Bernard Mandrault (AS Pélican) a pris un an avec sursis.
Décisions motivées par la Fédération dans un communiqué lapidaire mentionnant “un comportement indigne et déshonorant, en sus des propos irrévérencieux tenus.” Dans les faits, après interrogations auprès de membres de l'équipe, il est reproché aux “bannis” une sortie nocturne non autorisée après leur élimination et surtout d'avoir été pris état d'ébriété. Des faits qui ne sont pas contestés par l'Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon qui a décidé de prendre leur défense, mais qui sont décriés sur deux points.
La défense s'organise
D'abord au niveau de la lourdeur des sanctions prononcées, jugées disproportionnées, mais aussi la méthode employée par Pierre-Alain Mouguengui, le président de la Fédération gabonaise à l'origine de ces décisions unilatérales. “Les sanctions ont été prises sans que les joueurs ne puisse être convoqués avant et entendus“, déplore à Afrik-Foot Paul Kessany, secrétaire général de l'association. “Certains joueurs contestent les faits mais n'ont pas pu donner leur version sur le déroulé des évènements (…) Ils ont appris les sanctions comme tout le monde, par la presse.”
Face à cette situation, l'association n'entend pas en rester là et compte riposter pour faire valoir les droits des joueurs, mettant notamment en avant le fait que le comité exécutif de la Fédération “n'est pas habilité à prendre de telles sanctions qui sont du ressort de la commission de discipline qui n'a pas été saisie.” Une conférence de presse doit être tenue ce vendredi à Libreville. Ambiance.
Communiqué de l'Association nationale des footballeurs gabonais pour dénoncer les sanctions prises par la Fédération pic.twitter.com/nO9d6V0tYt
— Afrik-Foot (@afrikfoot) 10 Février 2016