Critiqué après la CAN 2015 et accusé d'avoir fait le voyage en Guinée Equatoriale uniquement pour empocher sa prime malgré sa blessure, Kamil Zayatte a tenu à rétablir sa version des faits. Le capitaine du Syli National explique avoir été conservé par Michel Dussuyer pour son rôle dans la vie du groupe, même s’il n’a pas pu empêcher certaines fractures.
L’histoire d’amour entre Kamil Zayatte et le Syli National n’a jamais été un long fleuve tranquille. Cela s’est encore vérifié en janvier dernier. Retenu pour la CAN par Michel Dussuyer, l’ancien sélectionneur, malgré sa blessure, le défenseur de Sheffield Wednesday n’a finalement pas pu disputer la moindre minute en Guinée Equatoriale.
Accusé d’avoir fait le forcing pour rester dans le groupe dans l'unique but d'empocher sa prime de participation, l’ancien Lensois a tenu à rétablir ses quatre vérités au cours d’un long entretien accordé à Foot224.net. “Vous savez, c’est mon métier. Je suis critiqué à longueur de journée mais là c’était un peu de trop. Quand j’apprends qu’il faut m’arrêter, que c’était une trahison, qu’il faut me mettre en prison, que je suis parti à la CAN pour de l’argent, que j’ai corrompu le coach…“, s’indigne-t-il. “Je ne suis jamais venu ici pour de l’argent. J’ai été le seul joueur à jouer ici étant blessé, j’ai été fracturé deux fois à la main en sélection. Tout cela par amour pour mon pays. 30 000 dollars, ça va me faire quoi ?“, s’amuse le défenseur.
“Je voulais rentrer“
Le capitaine du Syli National l’assure, il a toujours fait passer le collectif avant sa personne, notamment au moment du stage de préparation à la CAN, au Maroc. “J’ai été voir le coach pour lui dire que je voulais rentrer parce que je ne sers à rien ici. Il m’a dit non, tu sers à beaucoup de choses, grâce à toi, tout le monde vit bien. Même si tu ne joues pas, ça nous aide beaucoup. Je veux que tu restes pour conduire cette équipe au plus haut niveau“, rapporte Zayatte.
Malgré sa présence, le capitaine n’a pas pu empêcher l’apparition de certaines divisions au sein de la sélection pendant la compétition. “Je pense que les binationaux étaient les meilleurs éléments du Syli National. Le coach ne pouvait pas trop aller au clash avec eux pour éviter de les frustrer. Les natifs de Conakry voyaient tout cela et ça ne plaisait pas à tout le monde“, explique-t-il. “A l’entraînement, il y en a qui ne se donnaient pas à fond parce qu’ils savaient qu’ils allaient jouer“.
L'embrouille avec Ibou Traoré
Kamil Zayatte assure également ne pas être obnubilé par le brassard que son “cousin” et vice-capitaine Ibrahima Traoré a porté en son absence durant la CAN. “J’ai appris ensuite que je montais les uns contre les autres pour une histoire de brassard. Jamais. Quand j’apprends des choses comme ça, ça ma révolte“, assène le défenseur, qui jure que sa “seule embrouille avec Ibou” a eu lieu le jour du décollage pour la Guinée Equatoriale, lorsque l’attaquant de M’Gladbach a été le seul à refuser de porter l'uniforme.
“Je suis prêt à revenir en sélection sans le capitanat. Je mouillerai tout le temps le maillot pour le Syli National“, promet le joueur de 30 ans qui s’interroge tout de même sur son avenir international (“il s’est passé beaucoup de choses à la dernière CAN qui m’ont poussé à prendre du recul et à réfléchir“) ainsi que sur la nature de ses blessures répétées (“paradoxalement, à chaque fois que je me blesse, c’est à la veille de la publication d’une liste du Syli“). Deux points d’interrogation supplémentaires dans la carrière internationale de Kamil Zayatte.