Des résultats très décevants en sélection chez les jeunes, des clubs aux finances chancelantes avec des joueurs qui, souvent, ont des arriérés de salaire. Le football algérien va mal. Réuni lundi, le bureau fédéral de la FAF (Fédération algérienne de Football) a défini deux lignes directrices qui ont pour objectif de concentrer les efforts de l'instance au cours des années à venir.
Les résultats sont très catastrophiques chez les jeunes, sans compter des clubs aux finances chancelantes, qui ont des répercussions sur les joueurs, souvent payés avec des mois de retard. Le football algérien souffre de plusieurs maux. Réuni lundi, le bureau fédéral de la FAF (Fédération algérienne de Football) a décidé de prendre ces deux problèmes à-bras-le corps.
Premier chantier : la formation. Les résultats des sélections algériennes, catégories jeunes, sont catastrophiques. La place de finaliste récoltée lors de la CAN 2009 par les U17 ne pèse pas bien lourd face à une série de contre-performances et de désillusions. La dernière en date a eu lieu en mars dernier. L'équipe nationale n'a même pas réussi à franchir le premier tour de la CAN U20, alors qu'elle organisait la compétition.
La sortie de Madjer
Invité au forum DK News qui se tenait lundi, Rabah Madjer a dressé un état des lieux terrifiant de la formation en Algérie. “Depuis une douzaine d’années, l’équipe nationale est formée dans sa majorité, de joueurs évoluant à l’étranger, à tel point qu'on a cassé toute ambition chez les jeunes joueurs locaux. Ces derniers ont fini par songer aux challenges financiers, plutôt qu'à ceux sportifs, parce qu’ils ont perdu tout espoir de figurer dans les rangs de l’équipe nationale, désormais réservée presque à cent pour cent aux joueurs issus des clubs européens“, a déploré l'ancien international et sélectionneur des Fennecs.
«On veut nous faire croire que, tant qu’il n y a pas de centres de formation en Algérie, on n’a pas d’autres choix que de recourir aux joueurs évoluant à l’étranger. Mais à notre époque, on n’avait pas non plus ces centres. Cela n’a pas empêché l’émergence de très bons joueurs qui ont fait le bonheur de la sélection algérienne. C’est simple, il faut redonner de l’importance au travail de base dans les clubs pour espérer avoir des joueurs de qualité», a affirmé l'ancienne gloire du football algérien.
Coopération avec l'Egypte
Déterminé à traiter le mal à la racine, la FAF a nommé lundi un nouveau DTN (directeur technique national), Saïd Haddouche. Le technicien de 61 ans s'est vu confier de fortes prérogatives. Il procédera ainsi à la nomination de l'ensemble des staffs techniques des équipes nationales de jeunes. Un premier pas vers la restructuration de la DTN, souhaitée par Mohamed Raouraoua, le président de la FAF, alors que l'Algérie n'a jusqu'alors jamais été dotée d'une DTN digne de ce nom. Autre changement à prévoir : après l'échec du Français Jean-Marc Nobilo avec les U20, les catégories de jeunes devraient désormais être confiées exclusivement à des techniciens locaux.
Pour parfaire le savoir-faire des Fennecs en matière de formation des jeunes, Raouraoua a même annoncé l'amorce d'une collaboration avec l'Egypte, leader du monde arabe dans ce domaine. Des ateliers pratiques à destination des techniciens algériens vont être mis en place. Des tournées pédagogiques placées sous l'égide d'entraîneurs égyptiens seront également organisées. Une coopération avec les Pharaons, ennemis d'hier ? Voilà qui aurait été impensable quelques années en arrière. C'est dire à quel point l'heure est grave.
Quota de joueurs formés au club
Dès lors, il est logique que les clubs algériens n'échappent pas à la mobilisation générale. Dès la saison 2013/14, les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 seront tenus de respecter un quota minimum de joueurs formés au club, au sein de leur effectif. Sur les 25 licences autorisées pour chaque équipe, 7 devront être réservées à des joueurs «issus du club».
L’instauration de cette règle vise à «promouvoir les footballeurs formés dans le club et issus de ses jeunes catégories», précise la FAF. Une question reste en suspens : comment les clubs pourront-ils respecter le quota dès cette année, alors que la prochaine saison débute fin août et que l'essentiel du recrutement a déjà été engagé ?
(A suivre)