Racisme : la Coupe du monde de tous les dangers ?

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Tristement célèbres pour leurs comportements racistes, certains supporters russes seront surveillés de près dans les stades du Mondial 2018. En cas de débordement, les arbitres auront un éventail de sanctions à leur disposition pouvant aller jusqu’à l’interruption du match.


Le Congolais Christopher Samba, l’Ivoirien Yaya Touré, le Ghanéen Emmanuel Frimpong, le Gabonais Guelor Kanga, le Brésilien Hulk : ces joueurs ont un point en commun, ils ont tous été victimes de racisme sur un terrain de foot en Russie ces dernières années. Alors que le pays accueille la Coupe du monde à partir de ce jeudi, forcément le sujet a de quoi préoccuper. “C'est clairement un risque. La lutte contre le racisme reste une tâche majeure. Il ne faut certainement pas sous-estimer le problème“, rappelait récemment le président de la FIFA, Gianni Infantino.

Alors faut-il craindre des incidents voire des agressions à l’encontre des 5 représentants africains en Russie et plus généralement des joueurs de couleur (les Français Paul Pogba et Ousmane Dembélé ont été la cible de cris de singe lors du match amical des Bleus en Russie en mars dernier) ? Les organisateurs se veulent rassurants et assurent que non. La FIFA souligne aussi que les tribunes seront garnies par des supporters venus du monde entier et pas par des fans russes, ce qui devrait limiter les risques. Dans le cas contraire, des dispositions ont toutefois été prises.

Smertine tente de rassurer

Les autorités locales ont notamment nommé l’ancien joueur de Bordeaux Alexeï Smertine comme inspecteur contre le racisme et la discrimination. “Cette Coupe du monde ne me fait pas peur. C'est une fête du football et de l'amitié qui ne sera pas entachée de discrimination et qui sera la plus sûre de l'histoire“, a assuré l’intéressé pour L’Equipe. “Toutes les mesures ont été prises pour cela. Nous avons créé un système pour surveiller le comportement des supporters dans le championnat, créé un cours pour combattre la discrimination à l'université de Moscou et beaucoup travaillé avec les clubs et les organisations de supporters.” Un optimisme que ne partage pas l’international anglais Danny Rose. Par crainte “du ?racisme et des autres choses qui peuvent arriver“, le latéral a préféré demander à ses proches de ne pas venir le soutenir en Russie.

De son côté, la FIFA a prévu tout un éventail de mesures pour réagir en cas d’incident durant les matchs. Pour chaque rencontre, 3 observateurs indépendants seront présents afin d’épier le comportement des supporters. Surtout, les arbitres auront cette année la possibilité d’agir en cas d’incidents racistes : d’abord en faisant une annonce dans le stade pour demander aux spectateurs d’arrêter leurs agissements. Et, s’ils persistent, les hommes en noir pourront suspendre la rencontre provisoirement voire l’interrompre définitivement. En espérant que les officiels oseront aller jusque-là si des incidents éclatent.

Racisme : la Coupe du monde de tous les dangers ?

Rédaction

Issa Hayatou, Ahmad Ahmad, Patrice Motsepe… Lancée en 2010, la rédaction d’Afrik-Foot en a vu défiler des présidents de la CAF. Sa plume peut parfois être acerbe mais elle a toujours le même objectif : œuvrer au développement du football africain, sans rien cacher de ses réussites comme de ses faiblesses.