Toujours aussi souriant mais aussi peu bavard, Milovan Rajevac, tout frais titré meilleur entraîneur africain de l'année, a accepté de se confier à Afrik-foot. Le technicien serbe revient avec honnêteté sur son parcours à la tête du Ghana et l'avenir des Black Stars qu'il voit… rose.
(de notre envoyé spécial au Caire)
Afrik-foot: Milovan, bravo pour ce titre de meilleur entraîneur africain de l'année.
Milovan Rajevac: Merci. Je suis très heureux. Très fier. Surtout que, en face, il y avait quand même quelqu'un du calibre d'Hassan Shehata, l'entraîneur trois fois champion d'Afrique. C'est un coach fantastique.
Est-ce que vous vous attendiez à l'emporter?
Oui. (sourire) Je pensais vraiment avoir mes chances. C'est vrai que l'Egypte a eu beaucoup de succès mais, avec le Ghana, nous avons effectué un beau parcours lors de cette Coupe d'Afrique. Et puis il y a eu la Coupe du monde. Le Ghana y était, pas l'Egypte. Je pense que cela a joué dans la balance. Le Mondial aura été un beau succès pour l'Afrique.
Comment expliquez-vous votre réussite à la tête des Black Stars?
Le travail, le travail, le travail, le travail et encore le travail. Il n'y a pas d'autre solution. Le Ghana n'a pas eu de chance: nous avons eu beaucoup de blessés. Paintsil, Mensah mais aussi et surtout Essien. Vous vous rendez compte? Michael Essien, l'un des meilleurs joueurs africains, n'a participé ni à la CAN ni à la Coupe du monde! Et nous avons quand même réussi quelque chose!
C'est grâce à cette jeune génération…
C'est vrai. Les moins de 20 sont champions du monde. Le Ghana a une jeune génération très talentueuse: Samuel Inkoom, Asamoah Gyan, Kevin-Prince Boateng, Anthony Annan, Dominic Adiyah, André Ayew… Lui, c'est un bon. Il peut jouer à droite ou à gauche. Il est phénoménal. Franchement, avec ces jeunes, le Ghana est tranquille pour dix ans.
Quel est votre meilleur souvenir à la tête des Black Stars?
Mon meilleur souvenir? D'avoir fini cinquième de la dernière Coupe du monde. On a eu beaucoup de blessés. On était dans un groupe difficile mais on s'en est sorti. En plus, nous avons battu la Serbie, mon pays natal… Ce fut très difficile. Et puis il y a ce quart de finale, face à l'Uruguay: Suarez, Gyan… C'est dommage. Nous n'avons pas eu de chance. Nous avons fait de notre mieux. Nous avons fièrement représenté l'Afrique.
A votre avis, Samuel Eto'o mérite-t-il son titre de meilleur joueur africain?
Eto'o, c'est le Barça, l'Inter. Gyan, c'est la CAN, la Coupe du monde. Pour moi, il a été le meilleur mais il est encore jeune. Il a le temps. Eto'o a tout gagné cette année, il a empilé les titres.
