Slimani, l’orgueil du Fennec

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Critiqué et relégué sur le banc avant la Coupe du monde, Islam Slimani a su rebondir en signant deux buts déterminants en phase de groupes. Aujourd’hui, le maillon fort de l’Algérie, c’est lui !


Méfiez-vous de la bête blessée dit le proverbe. Et que dire alors du Fennec blessé ! Avant la Coupe du monde 2014, Islam Slimani n’est pas au mieux. Critiqué pour son rendement depuis son mariage en mai, l’attaquant a été cantonné à un rôle de “supersub” l’essentiel de la saison avec le Sporting CP, malgré 8 buts et 4 passes décisives en 10 titularisations.

En sélection aussi, l’ancien du CR Bélouizdad, auteur d’un but seulement en 2013/14 avec les Verts avant le Mondial, est loin de ses états de services de juin 2013 : 9 buts lors de ses 13 premières capes. Il débute même le Mondial brésilien sur le banc, Hilal Soudani, voire Nabil Ghilas, lui étant préféré en pointe. Puis Vahid Halilhodzic lui fait confiance contre la Corée du Sud dans un match couperet.

(Re)Lancé par Vahid

Le technicien franco-bosnien ne va pas le regretter. Slimani montre la voie d’un but plein de sang-froid et lance un véritable festival offensif (4-2). Face à la Russie, quatre jours plus tard, d’un coup de tête rageur, il inscrit le but égalisateur (1-1) qui envoie les Fennecs en huitièmes de finale pour la première fois de leur histoire.

L'important c’est l’équipe, on n’a fait que suivre les commandes du coach“, répète Islam Slimani, désigné homme du match lors des deux rencontres. Une façon pour lui de renvoyer l’ascenseur à un technicien à qui il doit tout. Début 2012, Vahid Halilhodzic le convoque alors qu’il était un parfait inconnu ou presque.

Mental d'acier

Quand je suis arrivé à la tête des Fennecs (en 2011), j’étais à la recherche d’un attaquant. Je suis allé voir un match du championnat d’Algérie, c’est là que j’ai découvert Slimani avec le CR Bélouizdad. Tout le monde était surpris quand je l’ai convoqué, et depuis il a vraiment pas mal progressé“, explique le sélectionneur.

Moins brillant que Sofiane Feghouli ou Yacine Brahimi, Islam Slimani compense son relatif manque de talent par une volonté de tous les instants. Ceinturé dans la surface adverse face à la Corée, il aurait pu se laisser tomber pour inciter l’arbitre à siffler penalty. Mais il est resté debout. Une attitude qui en dit long sur l’homme.

Mourinho est séduit

La star de cette équipe, c’est Slimani“, glisse l'ancien international algérien Ali Benarbia au micro de RMC. Pourtant, tout renard des surfaces qu’il soit, l’attaquant de 26 ans répugne à tirer la couverture sur lui. “Je suis là pour aider mon équipe, c’est le plus important, peu importe que ce soit moi ou un autre qui marque“, jure-t-il.

Mais quand c’est lui qui fait trembler les filets, les louanges pleuvent. En attestent celles de José Mourinho himself après la qualification en huitièmes :”Slimani je le connais bien car il a joué au Portugal cette saison. C’est un attaquant agressif, rapide et fort dans le jeu aérien“. Comme un symbole, dans une sélection composée à 70% de binationaux, la lumière vient d’un attaquant du cru. “Je suis en train de vivre un rêve“, confesse Slimani. Espérons pour lui et les Fennecs que le huitième de finale face à l'Allemagne, lundi, ne provoque pas un soudain retour à la réalité.

Slimani, l’orgueil du Fennec

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !