Devenu pasteur, Taribo West dénonce désormais les pratiques mystiques qu’il employait avec ses coéquipiers durant sa carrière de joueur. “Il y a des fétiches et des rituels dans le football. Cela existe toujours. J’ai été avec les joueurs qui l’ont utilisé et je l’ai utilisé. Donc, pourquoi les gens le nient ?”, s'étonne l'ancien international nigérian.
Exit les tresses extravagantes et colorées qui le caractérisaient. Place à des chevaux courts et un crâne légèrement dégarni. La coupe a changé, le mode de vie aussi. Sept ans après avoir raccroché les crampons, Taribo West est un autre homme, qui consacre sa vie à Dieu. Notamment passé par l’AJ Auxerre, l’Inter et l’AC Milan, l’ancien défenseur est désormais fondateur et pasteur de la “Shelter in the Storm Miracle Ministries”, une église basée à Lagos.
S’il n’a toujours pas dévoilé le mystère entourant son âge (il a officiellement 41 ans mais est soupçonné d’avoir 12 ans de plus), le Nigérian s’est confié sans détour sur les pratiques qui étaient les siennes lorsqu’il était joueur, dans une interview-vérité accordée au Punch. Et le médaillé d’Or aux Jeux Olympiques 1996 l’assure : la sorcellerie et le mystique font partie intégrante du football.
“Un moyen de nous prendre de l'argent“
“Du temps de ma carrière, lorsque j’étais dans l’ignorance, j’avais l’habitude de recourir à des mallams et des babalawos (médecins traditionnels, ndlr) afin qu’ils fassent des fétiches pour nous, que nous emmenions au camp de l’équipe nationale. Parfois cela marchait, parfois non“, révèle le Nigérian. “Dans certains clubs, avant chaque match, le président vous donne un fétiche porte-bonheur pour jouer. Ils vous disent de le mettre dans les chaussures ou les chaussettes. Il y a des entraîneurs qui font appel aux sorciers africains et aux voyants du Sénégal, du Burkina Faso, du Congo et même du Nigeria“, assure l’ancien Milanais, qui affirme briser un tabou.
“Cela marche pour ceux qui y croient. Je l’ai vu, j’en ai fait l’expérience. J’ai été avec les joueurs qui l’ont utilisé et je l’ai utilisé. Donc, pourquoi les gens le nient ? Il y a des fétiches et des rituels dans le football. Cela existe toujours“, soutient-il. Après avoir dépensé des sommes conséquentes pour tenter de gagner les matches, éviter les blessures ou être informé de futurs résultats, l'ancien défenseur combat désormais ces pratiques.
Le déclic a eu lieu lorsqu’il a croisé l’évangéliste Patience Ikemefuna, à Milan. “Dieu l’a utilisé pour changer ma vie, qui n’est désormais plus la même. J’ai rencontré Dieu et je suis né à nouveau. J’ai découvert que ces pouvoirs (mystiques, ndlr) sont en fait impuissants. C’était juste un moyen de nous prendre de l’argent. J’étais dans l’ombre“, confie l’ancien Super Eagle, qui consacre désormais sa vie au prêche et à la méditation, laissant un peu de répit à ses cheveux, qui ont eux aussi eu une carrière éreintante.