Trophée des Champions : “Accueillir le meilleur du football français au Gabon”

Publié le par Mansour Loum, actualisé le

Le Paris-Saint-Germain et les Girondins de Bordeaux vont s'affronter le 3 août prochain au Stade de l’Amitié de Libreville, au Gabon, à l’occasion de la 18e édition du Trophée des Champions, organisé par la Ligue de football professionnel. Une destination qui succède à Montréal, New-York, Tanger et Radès. L'occasion pour Louis Claude Moundzieoud Koumba, commissaire à la commission d'organisation de l'événement, d'aborder tous les points autour de cette rencontre. Entretien.


Monsieur Moundzieoud Koumba, la Ligue de football est dans sa logique de promotion du football français avec cette délocalisation annuelle du Trophée des Champions. Comment le Gabon a-t-il obtenu les faveurs de la LFP ?

Le choix du Gabon par la Ligue peut être situé à plusieurs niveaux. D'abord, c'est le choix de la confiance, car le Gabon est un pays doté d'infrastructures de qualité. Nous avons accueilli la 28e édition de la Coupe d'Afrique des nations, conjointement organisée avec la Guinée Equatoriale. D'un avis général, tous les observateurs sont repartis avec une certaine satisfaction. Certains journalistes rompus dans le circuit du sport nous on même confié qu'ils avaient été agréablement surpris par certains de nos services, comme la qualité de nos salle médias.

louis-claude_moundzieoud_koumba.jpgIl y a aussi le fait que le Gabon est un pays de paix, sécurisé. Les normes sanitaires répondent à celles du cahier des charges présenté par la Ligue de football. Le Gabon offrait toutes les conditions pour accueillir dans les meilleures conditions ce match de lancement de la saison 2013-2014. C'est aussi quelque part le choix de la reconnaissance, en hommage à tous les footballeurs africains qui ont contribué à faire grandir le championnat de France.

Mais accueillir le Trophée des Champions revêt aussi des enjeux pour un pays comme le Gabon…

Le Sport en général, et sur le continent africain en particulier, est un moyen d'ascension sociale, un exutoire. Un moyen d’identification. Pour le Gabon, c'est un outil fédérateur, de développement pour sa jeunesse, de mettre à niveau ses infrastructures et d'en réhabiliter les vétustes Le président Ali Bongo Ondimba a fixé un cap au pays : devenir à l'horizon 2022 un pays émergent. Et pour devenir un pays émergent il faut aussi qu'au niveau sportif pouvoir disposer d'infrastructures de qualité.

Le Gabon a la capacité d'organiser un tel match

C'est donc dans la logique des choses ?

Si vous regardez dans le rétroviseur, en 2008 il y a eu les Jeux Olympiques en chine. En 2010, il y a eu la Coupe du monde en Afrique du Sud. En 2014, le prochain Mondial aura lieu au Brésil. Ce sont tous des pays qui appartiennent au groupe des BRICS. Le Gabon se place donc dans la logique fixée par le président, celle de devenir un pays émergent.

C'est une sorte de signal envoyé par le Gabon ?

A l'heure actuelle, il n'est même plus besoin de dire que nous avons des moyens et des infrastructures pour accueillir un tel match. La planète du football sait maintenant que le Gabon a les moyens et la compétence, n'en déplaise aux sceptiques, pour accueillir des événements sportifs majeurs. C'est avant tout une confirmation.

stade_de_l_amitie.jpgQuelles sont les retombées possibles pour le Gabon ?

Ce Trophée des Champions est un moyen de contribuer au développement de notre pays. C'est un moyen d'offrir à notre jeunesse un exemple. Le Gabon est tourné vers son avenir. Ensuite, même si ce n'est qu'un match, avec toutes les activités liées au sport, il va permettre a beaucoup de découvrir le Gabon, sa diversité culturelle, son potentiel, sa capacité à être un des leaders de la préservation de l'environnement. Il s'agit de faire la promotion de notre pays dans a globalité.

Pour le promotion justement, le Gabon possède un ambassadeur de choix en la personne de Pierre-Emerick Aubameyang…. Comment est-il perçu ?

Pierre-Emerick est devenu un exemple pour la jeunesse gabonaise et tous ceux qui veulent faire du sport un moyen d’ascension sociale. C'est aussi un symbole de fierté pour les Gabonais, un porte-étendard. Chaque fois qu'il entre sur un terrain, on évoque “l'international gabonais”, donc on parle du Gabon à travers lui. C'est un peu la figure de proue du sport et l'étoile montante du football gabonais.

Le PSG est un plus pour le spectacle

Etant donné qu'il y a un Gabonais à Bordeaux en la personne d'André Biyoko-Poko, l'affiche est parfaite entre d'un côté le PSG et de l'autre Bordeaux et son local…

Il n'y a pas d'affiche privilégiée. On voulait avant tout accueillir le meilleur du football français. S'il y a un Gabonais sur le terrain au coup d'envoi, ou qu'il vienne à entrer en jeu, ce sera tant mieux car le public sera encore plus comblé. Et puis qui sait, Pierre-Emerick Aubameyang pourrait bien quitter Saint-Etienne pour le PSG, qui l'a contacté…

Justement, le fait que le PSG et stars soit présent, c'est un gros bonus pour vous ?

C'est un gros plus pour le spectacle, c'est indéniable. C'est un club qui draine les foules désormais. Mais ce sera aussi un plus pour les médias qui seront présents pour couvrir cette rencontre.

Lorsque le Gabon a été choisi pour accueillir ce match, certains se sont montrés sceptiques. Qu'auriez-vous à leur dire ?

Ont-ils vu le Gabon organiser la CAN 2012 ? S'ils ont besoin d'être rassurés, qu'ils viennent au Gabon et ils verront d'eux-même que le pays sait organiser une telle affiche et a du savoir-faire en matière d'événementiel. Les infrastructures sont de qualité, la sécurité est assurée et des dispositifs sanitaires répondent aux normes. Le Gabon est un havre de paix. S'il faut apporter une réponse sur le terrain, qu'ils viennent faire du Saint-Thomas, ils en seront comblés, et découvrir le Gabon d'aujourd'hui, mais aussi de demain.

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Mansour Loum