Attaquant de la “glorieuse équipe du FLN”, Abderrahmane Soukhane s’est éteint lundi à l’âge de 79 ans. L’Algérien avait terminé meilleur buteur de D2 avec Le Havre en 1964.
Le football algérien est en deuil depuis lundi et la disparition d’Abderrahmane Soukhane à l’âge de 79 ans. L’ancien attaquant d’El Biar, du Havre, de Toulouse et du Red Star s’est éteint au lendemain d’un 5 juillet, jour de l’indépendance. Tout un symbole pour celui qui fit partie de la “glorieuse équipe du FLN (Front de libération nationale)” en compagnie de son frère aîné, Mohamed.
En ce printemps 1958, l’Algérie lutte pour son indépendance. Pour donner une visibilité à la cause algérienne, les frères Soukhane, Rachid Mekloufi et une trentaine de joueurs algériens évoluant en France, quittent la métropole pour rejoindre la Tunisie, où le mouvement s’est réfugié. Pendant quatre ans, la “glorieuse équipe” parcourt le monde (Chine, Yougoslavie, URSS). Au cours de ses 8 sélections (1 but), Abderrahmane Soukhane participe à la lutte.
L'hommage de Bouteflika
Au lendemain de l’indépendance, l’attaquant revient au Havre. N’ayant rien perdu de son talent, il termina meilleur buteur de D2 en 1964. Avant de goûter à la D1 avec Toulouse et le Red Star. Au terme de 220 matches en professionnel (76 buts), celui qui était surnommé “D’himane” raccrocha les crampons pour se consacrer à la formation des jeunes.
Après les décès de Mustapha Zitouni, Abdelhamid Kermali et Ali Benfadah, la sélection du FLN perd donc un autre de ses glorieux représentants auquel Abdelaziz Bouteflika, le président de la république, a rendu hommage, en saluant “une figure de proue de l'équipe du FLN.” “Une icône nationale du sport et du militantisme s'en va laissant derrière elle l'empreinte du devoir accompli, celui de la lutte pour la libération. L'Algérie a perdu un homme connu pour ses nobles qualités, son amour pour ses concitoyens et sa patrie, sa bravoure et son engagement“, a poursuivi le président. Abderrahmane Soukhane repose désormais au cimetière de Ben Aknoun, tout près du stade d’El Biar, le quartier d’Alger théâtre de ses premiers exploits.